2006? Et si...
Quelle drôle de surprise pourrait bien nous réserver cette année 2006 qui commence? Une crise sanitaire inattendue? La reprise brutale des hostilités entre industriels et distributeurs? Une réforme agricole ou commerciale sortie du chapeau du gouvernement? Soyons optimistes: et si 2006 ne nous offrait pas enfin une période de salutaire répit? De celles qui permettent de consolider son capital, de concevoir des innovations, de planifier des investissements qui constituent, comme chacun sait, les bénéfices de demain et les emplois d’après-demain. Après tout, il y a quelques raisons de l’espérer: l’année qui commence est vierge de tout scrutin et donc de toute surenchère électorale. Les grandes réformes législatives qui concernent le secteur qui nous intéresse ont été adoptées: la réforme de la politique agricole commune, dont le budget est garanti jusqu’à 2013 malgré Hong-Kong et la présidence britannique; la loi d’orientation agricole qui, en dépit de ses insuffisances, modernise le statut des exploitations et de la superstructure agricole; ou encore la loi Dutreil II sur le commerce qui permettra peut-être d’équilibrer un tant soit peu les rapports entre l’industrie et la distribution. En 2005, les entreprises agroalimentaires ont de leur côté surmonté les principales évolutions réglementaires de ces dernières années: le règlement traçabilité, le « paquet hygiène» ou encore la réforme du service public de l’équarrissage. Alors, bien sûr, il y a les crises sanitaires, souvent imprévisibles. Mais la plus importante qui se profile en 2006, la grippe aviaire, a l’avantage d’être d’ores et déjà connue ; les milieux professionnels ont mis en œuvre des moyens importants ces derniers mois pour circonscrire une éventuelle épidémie. Alors, sans surprises, 2006? Ce serait trop beau. Et puis, sans inattendu, la vie manquerait de sel! NDLR: la rédaction des Marchés se joint à moi pour souhaiter à tous nos lecteurs une bonne et heureuse année 2006. Le rythme habituel des Marchés reprendra dès le mardi 3 janvier.