2004, une zone de turbulences pour Compass Group
Après un profit warning le 9 septembre, les résultats annuels annoncés la semaine dernière par le leader mondial de la restauration collective n’ont pas été de nature à rassurer les marchés boursiers. Si le chiffre d’affaires de 11,772 Mds £ (17,03 Mds Eur) s’est accru de 4,3 % sur un an, le bénéfice avant impôts a chuté de 2,4 % à 645 M £, soit le bas de la fourchette établie par les analystes. Après la divulgation de ces chiffres, la sanction s’est traduite par une chute du cours de Compass de 4,16 %, à 230, 5 pence. Sur l’ensemble de l’exercice 2003-2004, achevé le 30 septembre, le différentiel est encore plus grand, la valeur s’étant délitée de 350 à 220 pences. Compass a expliqué sa baisse des bénéfices « par la hausse inattendue des frais de fonctionnement », notamment à cause de problèmes financiers avec l’un de ses principaux distributeurs ayant entraîné son changement, et par la même occasion un surcoût conséquent. Malheureusement pour le groupe, des marges inférieures aux prévisions dans le secteur de l’éducation en Grande-Bretagne ont assombri le tableau. Dans cette zone, la marge opérationnelle a chuté en un an de 13,5 à 10 % environ, et devrait rester sur ces chiffres en 2005, marquant un ralentissement. Et inutile de compter sur les performances des autres pays européens pour servir de contrepoids, le marché s’étant révélé assez plat, notamment en France et aux Pays-Bas. La très forte croissance (+35%) des activités « défense, offshore et base vie » a de plus entamé le cash-flow du groupe, qui, couplé à la réduction du crédit fournisseur, a fondu de 41 % à 246 M £. Cet investissement devrait toutefois participer à l’établissement de bases plus solides. Pour rassurer ses actionnaires, qui ont vu leurs titres fondre de plus d’un tiers en un an, Compass a d’ores et déjà déclaré « avoir sécurisé 80 % des ventes supplémentaires nécessaires pour obtenir une hausse de 6 % du CA à périmètre constant sur un an ». Pour compléter son propos, le groupe britannique a même indiqué, « qu’après une période difficile », il débutait le nouvel exercice 2004-2005 « avec confiance ».