1er round des négos commerciales
Dans deux semaines à peine sonnera le début des négociations commerciales 2017. Et ce, alors que le projet de loi Sapin 2 qui devait apporter quelques modifications aux règles les encadrant est toujours en cours d'examen. Emmanuel Macron a quitté le gouvernement avant d'avoir reçu les conclusions de la fameuse mission confiée à trois économistes pour réaliser une étude rétrospective des effets économiques de la LME. Les professionnels de l'agroalimentaire l'espéraient plus tôt que la date annoncée de mi-décembre. Et au vu de la bataille de prospectus que se livrent actuellement les enseignes (Carrefour en tête avec son mois de promotions jusqu'à - 70 % de remise fidélité), on imagine que la bataille des prix est loin d'être finie. Quand les industriels devraient être en train de peaufiner leurs conditions générales de vente et de se préparer à retourner dans les box des négociations, le syndicalisme agricole a décidé d'ouvrir son propre « round » de négociations, proposé dès avril dernier, mais rejeté lors des discussions parlementaires. Xavier Beulin, président de la FNSEA, avait demandé lors du dernier congrès du syndicat agricole que les négociations agricoles se passent en deux temps. D'abord les contrats entre agriculteurs et industriels, ensuite entre transformateurs et industriels. Et ce, afin que les coûts de revient de l'amont soient pris en compte. Après le bras de fer avec Lactalis, les autres OP laitières, soutenues par les syndicats, font pression sur tous les industriels pour obtenir une hausse du prix du lait. Du côté de la viande bovine, la FNB a fait plier Carrefour pour que l'enseigne mette en avant les produits « cœur de gamme », avant qu'Intermarché n'accepte de revaloriser le tarif des races à viande et que E.Leclerc rejoigne la démarche. Toutes ces actions ne seront pas sans conséquences sur les négociations commerciales entre l'industrie (le maillon abattage et transformation, en l'occurrence) et la distribution dans quelques semaines. Le démantèlement de la Pac met une pression supplémentaire sur les IAA et risque d'exacerber les tensions de la filière.