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ESSENTIEL
1994... 2009. Première coopérative laitière de l'Ouest

Regroupés dans la structure commerciale Laïta depuis 1994 les groupes coopératifs Coopagri Bretagne, Even et Terrena annoncent la création de la première entreprise coopérative laitière de l’Ouest.

Les acteurs de cette initiative tant attendue par la profession, avouent avoir pris le temps pour finaliser la création du premier groupe coopératif laitier de l’Ouest, mais soulignent que le montage juridique et financier est une construction nouvelle qui sera probablement copiée dans l’avenir.

EVEN MAJORITAIRE

« Les trois conseils d’administration ont voté sans équivoque, à l’unanimité ce projet qui doit être scellé le 12 juin prochain à l’occasion de la tenue des assemblées générales de nos trois coopératives », a souligné Guy Lebars, président du groupe Even. Even prend la majorité dans cette nouvelle structure dont le nom ne sera pas connu avant cette date. Il détiendra 50,57 % des parts de la holding, constituée en une société par actions simplifiées, et c’est à son directeur actuel Christian Couilleau que revient le poste de directeur général sachant qu’il garde également la direction d’Even.
Les activités qui restent en dehors de la holding chez Even sont : la distribution (vente à domicile et vente à la restauration – 450 millions de chiffre d’affaires), l’agrofourniture, la nutrition animale et la viande. Terrena et Coopagri Bretagne apportent pour leurpart tout leur lait et toutes leurs usines laitières. Ils détiendront respectivement 31,01 % et 18,42 % du capital de cette nouvelle entité dont le nom de code, en attendant son nom de baptême, est « A3 ».

Cette holding portera toutes les filiales laitières des trois groupes selon les réalités historiques, sociales et fiscales. « Nous voulons aller au bon tempo pour rapprocher la culture de nos trois coopératives et des filiales partagées. Nous n’allons pas profité de la crise pour faire un plan social. Une grande partie des activités laitières des trois groupes avait été optimisée de façon commune depuis quelques années. Rien ne change ni pour nos employés ni pour nos clients. Toutes les sociétés détenues ou partagées par nos coopératives de base, qu’elles soient commerciales ou industrielles continueront à exister en tant que filiales. Ceci ne veut pas pour autant dire immobilisme. Il nous faut continuer à gagner en productivité », a expliqué Christian Couilleau.

Un discours appuyé par Dominique chargé, président de LVA, qui s’est vu octroyer la présidence de la holding, en « témoignage du respect des minorités », selon lui : « Suffisamment de vitesse et une parfaite maîtrise du développement pour garantir un environnement stable à nos adhérents et valoriser au mieux leur lait tout en préparant l’avenir ». Les producteurs eux, restent adhérents de leur coopérative de base. Et il reviendra à chacune des coopératives deredistribuer ou non, en fin d’exercice, les profits réalisés.

LAÏTA DEVIENT UNE FILIALE

En pratique, la nouvelle structure aura un Conseil d’administration constitué de 9 membres, 3 élus par coopérative : le président de la coopérativemère, le président de la section lait et un autre vic-président. Les voix seront proportionnelles aux parts de chacune des coopératives-mères dans la holding.
Toutefois, l’unanimité sera nécessaire pour les décisions stratégiques et politiques : « entrée d’un nouveau partenaire, vente de parts, investissement stratégique, investissement qui peut déranger une des coopératives-mères dans sa vie sociale », a précisé Christian Couilleau. « Nous voulons une entreprise forte, mobile, avec un centre décisionnel bien défini. Nous l’avons construite autour des valeurs coopératives tout en l’adaptant au 21è siècle. Nous avons là un véhicule simple qui sera piloté avec responsabilité », a-t-il commenté.

Avoir des positions fortes sur les marchés est un des premiers objectifs de Christian Couilleau. Mais ce n’est pas le seul. L’autre priorité stratégique est d’améliorer le mix produits en s’employant à réduire la part des commodités et en augmentant celle des produits de grande consommation. « La part des fabricationsbeurre-poudre de « A3 » s’établit à 32 %. On voudrait le réduire de 1 % par an voire 2 % si on intègre les 1 % de quota supplémentaire accordé par la Commission européenne », ambitionne l’entreprise. On peut dire que « A3 » a déjà fait un pas vers cette amélioration grâce à Even qui affiche une part beurre-poudre de 27 % dans ses fabrications ; Coopagri Bretagne et Terrena affichaient jusqu’ici 34 %.

Pour relever ce défi, Christian Couilleau compte mettre le paquet sur la nutrition et l’innovation. La nouvelle entité peut en effet compter sur le savoir-faire d’Even en nutrition clinique, nutrition infantile, produits diététiques et aides culinaires. Elle aura par ailleurs la force de frappe des équipes recherche et développement des trois coopératives qui comptent une cinquantaine de personnes. « Nous allons garder une recherche décentralisée au plus près des sites de transformation », prévoit Christian Couilleau. Quelque 100 millions d’euros d’investissements sont prévus pour les trois ans qui viennent, sans parler des synergies dans la RHF et les ingrédients secs.

RITA LEMOINE

CINQUIEME ENTREPRISE LAITIERE EN FRANCE

• 1,1 milliard de chiffre d’affaires dont 40 % hors France ; 1 850 salariés ;
• 4 000 producteurs de lait dont 3000 adhérents
• 1,2 milliard de litres de lait dont 330-340 millions de litres apportés par chacune des coopérativesmères + 200 millions de litres apportés par LNA filiale de Terrena et de Coopagri Bretagne.

Les fabrications :
• 80 000 tonnes d’ultrafrais, 8 000 t de poudres de lait GMS, 60 000 t de fromages, 45 000 t de beurre, 70 000 t d’ingrédients secs, 45 000 t d’aliments pour jeunes mammifères.
Des positions fortes sur le beurre tradition avec la marque Paysan Breton (47 % des PDM du beurre moulé, 12 % sur l’ensemble des beurres à marque), sur la poudre de lait en GMS avec Régilait (56 % des PDM), numéro 1 des yaourts gourmands avec Mamie Nova et troisième intervenant sur les segments emmental et brie.
Even apporte à la nouvelle structure sa participation de 14 % dans Mamie Nova, et avec Coopagri Bretagne, les 50 % de participation dans Régilait.

les filiales de la holding
• Les filiales commerciales : Laïta, LNA consommation professionnelle, Epi Ingrédients, Unisa (RHF-Even), Milquin Solabel (LNA), Ouest élevage, Even santé industrie.
• Les filiales Industrielles : Uclab industrie, Even lait industire, Centrale laitière de Penthièvre, Fromagerie de l’Iroise, Laiterie de Val d’Ancenis, Laiterie Nouvelle de l’Arguenon, Yffiniac industrie, société de transport groupe Even, site associé Lanfains.
• Les filiales en participations : Bonilait (9 %), SNC Nova (14 %), Régilait (50 %), Silav (50%), Fromagerie Val de Scorff (à définir).

ILS ONT DIT...
Chritian Couilleau, directeur
«Notre slogan est: demain tous à bord et tous mobiles mentalement. Nous voulons conduire cette entreprise avec originalité et personnalité en suivant le bon tempo pour rapprocher la culture de nos trois coopératives. Ainsi, toutes les sociétés détenues ou partagées par nos coopératives de base, qu’elles soient commerciales ou industrielles continueront à exister en tant que filiales». 

Dominique Chargé, président
«Cette nouvelle entreprise coopérative est l’aboutissement d’années de partage. Notre maître-mot est ‘confiance’, notamment dans notre environnement politique et territorial. Nous sommes implantés dans le premier bassin laitier français qui est aussi le second bassin laitier européen. Un bassin bien armé pour affronter la nouvelle politique agricole commune. Nous restons par ailleurs ouvert à de nouveaux partenariats».

6GL6LMXH_0.pdf (1.29 Mo)
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