09 Montagnes ouvre un magasin paysan
Après avoir transformé leur premier essai, qui consistait à approvisionner en direct les structures de restauration collective des environs, en viande de qualité produite localement, les éleveurs du Pays d’Olmes, en Ariège, regroupés au sein de la SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif) 09 Montagnes, ont entamé une deuxième phase de leur projet. Ils ont ouvert, début février, un magasin où les producteurs locaux peuvent vendre leurs produits en direct aux consommateurs. « Nous avons ouvert ce lieu dans l’une des salles de l’atelier de découpe de viande, repris par la SCIC début 2007, à Villeneuve d’Olmes, explique Richard Moretto, gérant de 09 Montagnes. Il fonctionne plutôt comme un dépôt. Chacun y apporte ses produits et fixe ses prix, la SCIC ne prenant aucune marge sur les ventes. Nous venons d’embaucher une deuxième personne à l’atelier, pour pouvoir assurer les permanences lors de l’ouverture du magasin. Nous comptons aussi sur le bénévolat des producteurs, mais nous savons par expérience qu’il s’essouffle souvent rapidement. En revanche, chacun participe au paiement des charges de fonctionnement de l’outil. »
Valeur d’exemple
Ouvert en semaine (« le week-end, on doit pouvoir faire autre chose que travailler »), ce magasin paysan connaît un vif succès, uniquement grâce au bouche-à-oreille. « En viande, nous montons régulièrement en puissance, reprend Richard Moretto. Nous passons déjà un gros bovin, un veau et plusieurs agneaux par semaine. Mais nous n’avons pas vocation à devenir une super boucherie. Ce point de vente nous permet d’écouler les morceaux que nous ne vendons pas dans les collectivités que nous approvisionnons régulièrement, soit quatre cantines scolaires et une maison de retraite. »
Le magasin paysan propose également des pommes de terre du Pays de Sault AOC, du miel, des légumes, des pommes, du jus de pommes, du vin bio et aura bientôt en rayon des yaourts fermiers. 09 Montagnes n’exige pas que les produits soient biologiques, mais qu’ils soient issus de techniques culturales raisonnées et non intensives.
La démarche des éleveurs du Pays d’Olmes, entamée en 2002, a aujourd’hui valeur d’exemple. On les contacte de toute la France pour leur demander conseil sur la façon de mettre en place une structure comme la leur. « Pour notre part, nous n’avons pas l’ambition de prendre des marchés, conclut Richard Moretto. Nous voulons bien aider les personnes intéressées à monter de petites structures locales autogérées, entre lesquelles il peut éventuellement y avoir des échanges de produits, mais pas créer un réseau centralisé. »