Aller au contenu principal

Les marges de l’agroalimentaire ont-elles vraiment progressé ?

Une étude de l’Insee met en avant la hausse des marges de l’agroalimentaire entre 2019 et 2022. Mais la vue d’ensemble est trompeuse et cache de grandes disparités selon les secteurs et le type d’entreprises.

vue de dos, le bureau d'un comptable, on voit un écran avec des tableurs et plusieurs calculatrices
La marge des grands groupes de l'agroalimentaire résiste, pas celle des entreprises indépendantes
© Généré par l'IA

+2,7 points entre 2019 et 2022, c’est l’évolution du taux de marge des entreprises de l’industrie agroalimentaire, calcule l’Insee à 32,2 %. Cette hausse est toutefois moins forte que pour l’ensemble des entreprises de l’industrie manufacturière présentes sur la période (+4,2 points, à 29,4 %). A noter que la hausse des marges en 2021 est à relier aux politiques de baisse des impôts de production et de hausse des subventions. 

Lire aussi : Viande, volaille, lait, comment ont évolué les marges des entreprises agroalimentaires ?

Des taux de marge très variables selon les secteurs

Mais l’agroalimentaire français est d’une grande diversité et les taux de marges sont très variables, allant de 49,3 % pour le secteur des boissons, tiré par les vins et spiritueux, et 43,9 % pour la fabrication d’huile, à seulement 19,5 % pour l’industrie de la viande, et 19,4 % pour la boulangerie pâtisserie et les pâtes alimentaires. 

Lire aussi : Filière viande : 20 % des sites d’abattages pourraient fermer d’ici 2035

Celui des fabricants de produits laitiers est plus élevé (27,4 %) que la moyenne. Sur cette période de hausse des marges de l’ensemble des IAA on relève la baisse des taux de marge de ce secteur de la boulangerie pâtisserie (-3,1 %) et de l’industrie des fruits et légumes (-3,7 %). 

Lire aussi : « La marge nette des entreprises de charcuterie s’est effondrée » 

Les marges des grands groupes progressent, pas celles des indépendants

L’Insee explique aussi que le taux de marge atteint 33,3 % (+3,6 points) pour les grands groupes de l'agroalimentaire en 2022, contre seulement 21,3 % (-1,3 point) pour les entreprises indépendantes, ou mono-unités légales. Les plus petites entreprises, qui ont le taux de marge le plus faible (18,6 %) ont subi la plus forte baisse sur la période (-2,9 points). 

Lire aussi : 1/3 des PME et ETI déficitaires, un risque pour le monde agricole

L’écart entre groupe et indépendant se creuse

Et c’est ainsi que l’écart des taux de marge entre grands groupes et indépendant est passé de 7,1 points en 2019 à 12 points en 2022. Les plus petites entreprises ont dû prendre sur leur marge pour encaisser la hausse des intrants, tandis que les plus grands qui bénéficient de meilleures capacités de négociation à l’achat ont réussi à les maintenir. 

Des chiffres nuancés par les IAA

A l'occasion de la sortie de la même étude l'an dernier, Jérôme Foucault, président de l’Association des entreprises de produits alimentaires élaborés (Adepale) avait tenu à préciser, «Cette étude a pris en compte les industriels, mais aussi tous les métiers de bouche, artisans et commerçants qui font de l’alimentaire. Au niveau de nos adhérents, les plus performants affichent plutôt une marge de 4 à 5%. Imaginez pour les autres ! »

Voir la publication de l’Insee

Les plus lus

rayon viande hachée
Qu’est-ce qui pourrait faire baisser les prix des bovins en Europe ?

Alors que toute l’Union européenne affiche des prix records pour ses bovins, un petit tassement s’est fait sentir en Irlande…

vaches limousines dans un pré
À 6,17 €/kg, le prix de la vache viande couvre désormais les coûts de revient

Les prix des broutards, puis des jeunes bovins, avaient atteint puis dépassé les coûts de production en début d’année. C’est…

des poules oranges
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 16 mai 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

Des silhouettes de vaches qui paturent dans une prairie, style illustré. Au premier plan, une fléche qui illustre une décroissance
Pourquoi le cheptel bovin a-t-il tant reculé dans l’Union européenne en 2024 ?

La baisse du cheptel bovin en 2024 est inédite. Une partie de ce recul est structurelle, alimentée par les départs en retraite…

bovins parqués dans une foire agricole en australie
Bovins : en Australie, des abattages massifs et des prix en baisse à cause de la sécheresse

En Australie, les éleveurs sont contraints par la sécheresse et le manque de fourrage à faire abattre massivement leurs…

des poules oranges
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 02 mai 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio