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L’agriculture française réagit aux taxes Trump : riposter et s'adapter

L’annonce des droits de douanes supplémentaires par Donald Trump le 2 avril donne un coup aux filières agricoles et agroalimentaires européennes. Un seul mot d’ordre, la riposte, puis la désescalade tout en accompagnant les filières. Les industriels qui ont des investissements prévus aux États-Unis pourraient par ailleurs les ralentir pour peser dans la balance.

Dominique Chargé, président de la Coopération agricole, sur lci
Dominique Chargé, président de la Coopération agricole, rendait compte de la réunion de crise sur LCI
© LCI

« Ce qui est rassurant, c’est qu’en moins de 24 h, le président de la République et le gouvernement ont réuni les acteurs de l’ensemble des filières concernées par ces droits de douane… Pour envisager ensemble les solutions les mieux adaptées » réagit Dominique Chargé sur LCI, en sortant de la réunion de crise à l’Élysée.

Lire aussi : Taxes Trump de 20 % : 800 millions d’euros de perdus pour les vins et spiritueux français

Une réunion de crise à l’Élysée pour les filières menacées par Trump

Autour de la table, se trouvaient les représentants des neuf filières les plus touchées par la guerre commerciale voulue par le président américain. Au côté de l’aéronautique, de la chimie et des cosmétiques, participaient Dominique Chargé pour la Coopération agricole, Gabriel Picard (président de la FEVS, exportations de vins et spiritueux), Christophe Juarez (pour le champagne).

« Il y a deux sujets, les ripostes et les adaptations de nos filières »

Riposter et s’adapter

« Il y a deux sujets, les ripostes et les adaptations de nos filières », continue Dominique Chargé. Le président de la Coopération Agricole ne cache pas son inquiétude pour la stabilité des marchés agricoles mondiaux. « Ce qui rend cette situation inédite c’est que l’ensemble des zones du monde vont être confrontées à la même chose en même temps, on va avoir des effets en cascade, une instabilité générale ». 

« On va avoir des effets en cascade, une instabilité générale »

Car tous les pays auront des surplus à gérer qui ne trouveront plus preneurs aux États-Unis. Et chercheront tous les mêmes marchés de repli. « À court terme, il va falloir gérer les flux et reflux de matières qui n’ont plus de marché, à plus long terme, on compte sur l’Europe », explique Dominique Chargé, comptant sur la Commission pour assister les filières les plus pénalisées par le virage ultra-protectionniste entrepris Outre-Atlantique. 

 

 

« Il faut une riposte ferme mais proportionnée, qui doit rester dans une stratégie d’ouverture, mais ne pas enclencher l’escalade », demande-t-il. 

« Ne pas enclencher l’escalade »

Même discours pour la FNSEA, qui appelle, par communiqué, la Commission européenne à « tenir une position ferme de riposte », tout en usant de diplomatie pour aboutir à « une désescalade », et, pendant ce temps, « envisager dès à présent des mesures d’accompagnement des secteurs touchés ».

Lire aussi :  En Bretagne, quelles filières agroalimentaires ont le plus à perdre des droits de douane des États-Unis 

Les produits agricoles américains ne seraient pas les premiers visés

L’Union européenne doit publier prochainement un jeu de riposte aux premières taxes sur l’aluminium et l’acier, puis un deuxième jeu sur ces nouvelles taxes qui entrent en vigueur samedi. Parmi les pistes évoquées, la taxation des services numériques (GAFAM) ou l’accès aux marchés publics. Il est stratégique pour l'UE ne pas entraîner davantage la guerre commerciale sur le terrain agricole puis qu'elle a plus à perdre que les USA sur ce plan. 

Lire aussi : Agroalimentaire : quelles filières françaises ont le plus à perdre des droits de douane de Trump ?

Ne pas céder à Donald Trump

« Donald Trump essaie de nous diviser, d’avoir un dialogue bilatéral » juge Laurent Saint-Martin, ministre du Commerce extérieur, sur BFM, précisant « il faut savoir répondre de façon ferme et massive ». Refusant de céder face aux vitupérations américaines, le ministre veut jouer la riposte, « les investissements que nos industriels ont prévu de faire aux États-Unis, on peut les suspendre, on peut les ralentir ». 

L’île de la Réunion, plombée par des droits « qui ne peuvent pas être appliqués »

Le gouvernement américain a imposé des droits différents aux territoires ultramarins de ceux de la métropole (20 %). Ainsi les Antilles, la Guyane et Mayotte sont taxées à 10 %, Saint-Pierre-et-Miquelon à 50 % et l’île de la Réunion à 37 %. « Donald Trump est un ignorant » réagit Huguette Bello, sur le portail des outre-mer. La présidente de la collectivité régionale justifie « La Réunion fait partie de l'ensemble douanier européen, des droits de douane spécifiques ne peuvent donc pas nous être appliqués ». La Réunion a exporté pour 40 millions d’euros de produits de la pêche vers les États-Unis l’an dernier, sous code douanier FR, donc indistinguables a priori des produits émanant de la métropole.

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