Aller au contenu principal

Phytos : les modalités de séparation entre la vente et le conseil enfin précisées

Issu de la loi Egalim du 30 octobre 2018, le principe de séparation de la vente et du conseil à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques attendait des textes d’application pour être mis en œuvre. Ils sont parus le 20 octobre au Journal Officiel.  

© JC. Gutner

Plusieurs arrêtés, parus le 20 octobre au Journal officiel (JO), précisent les modalités de la séparation des activités de vente et de conseil en utilisation de phytos voulue par la loi Egalim et dont l’application était annoncée pour le 1er janvier 2021. Son objectif est d’assurer une indépendance du conseil délivré aux agriculteurs. Le dispositif prévoit un conseil stratégique, « pluriannuel, individualisé, obligatoire » et un conseil spécifique « répondant à un besoin ponctuel et laissé au libre choix de l’agriculteur ».

Les arrêtés définissent les règles appliquées par les organismes certificateurs lors des audits d’entreprises, ainsi que les exigences des référentiels de certification pour les activités concernées.

Un choix à faire d’ici le 15 décembre 2020

Les entreprises certifiées doivent « au plus tard le 15 décembre 2020 » communiquer leur choix de garder soit la vente, soit le conseil en phytos. Elles sont tenues d’appliquer cette séparation des deux activités au 1er janvier 2021, mais l’administration leur « laisse 2021 pour se mettre en conformité », selon Emilie Rannou, responsable conseil et approvisionnement à La Coopération agricole, interviewée par nos confrères d’Agra presse.

Cette période transitoire est assortie de l’obligation de réaliser une étude d’indépendance « avant le 28 février 2021». Concernant les CEPP (Certificats d’économie de produits phytopharmaceutiques), « on resterait sur une obligation de moyens, ce qui n’était pas forcément gagné au départ », indique Emilie Rannou à Agra Presse.

La Fédération du négoce agricole a engagé un recours

Le 14 octobre 2020, la Fédération du négoce agricole (FNA) a indiqué dans un communiqué avoir engagé un recours en référé-suspension auprès du Conseil d’État contre la séparation vente/conseil en phytos, vu « le délai manifestement trop court entre la parution des textes restant à venir et la mise en oeuvre de la réforme au 1er janvier 2021 ». A cette date, les textes d’application de l’ordonnance n’étaient toujours pas parus. « Les négociants ne peuvent ni effectuer un choix éclairé, ni préparer leurs entreprises à cette réforme dans un délai manifestement trop court », considère la FNA dans ce communiqué.

Des consultations publiques successives

Ces arrêtés ont fait l’objet d’une consultation publique du lundi 27 juillet au vendredi 4 septembre 2020 qui a recueilli 364 avis dont 34% émanent de distributeurs, entreprises de négoce et fournisseurs. L’agence Préambules ayant réalisé la synthèse des avis déposés note qu’une « majorité de contributeurs exprime son opposition » à cette séparation invoquant majoritairement qu’elle est contreproductive et trop brutale du fait de délais trop courts. « Beaucoup mettent en cause la pérennisation de la disposition des CEPP », indique aussi l’analyse.

Ces arrêtés sont liés à une ordonnance sur la séparation des activités de vente et de conseil à l’utilisation des produits phytosanitaires publiée le 24 avril 2019 dont le projet avait lui-même fait l’objet d’une consultation publique, du 1er au 24 février 2019. Elle avait recueilli 454 avis dont 34% émanaient d’agriculteurs, 29% de particuliers, 14% de coopératives et 10% de distributeurs, entreprises de négoce et fournisseurs de matériel agricole.

A lire aussi : Phytos : les gestes pour se protéger

Les plus lus

Le Skiterre se compose de deux grands skis qui assurent le contrôle de la profondeur et de la position de la lame.
« Le Skiterre, un outil intercep simple et productif »
Vignerons en Anjou, Nicolas et Christophe Moron se sont équipés d’un outil de travail du sol intercep Skiterre.
Vigneron plantant une nouvelle parcelle avec des pieds de Pinot noir dans la vallee de la Marne en AOC Champagne.Droit de plantation.
Quand FranceAgriMer exaspère les viticulteurs

FranceAgriMer joue un rôle essentiel dans l’attribution des aides. Face aux dossiers chronophages, aux contrôles…

Pellenc - Un robot à chenilles dans les vignes

Pellenc dévoile un robot à chenilles pour les vignes, le RX-20.

Chargement d'un camion citerne de la coopérative viticole CRVC (Coopérative régionale des vins de Champagne) enlèvement d'une cuvée chez un vigneron adhérent durant les ...
Vin en vrac acheté à prix abusivement bas : que peut changer la condamnation de deux négociants bordelais

En pleine crise viticole, un jugement se basant en partie sur un article issu de la loi Egalim vient de condamner deux…

Taille de la vigne avec le sécateur électrique viticole sans fil Mage Sam 25, fonctionnant avec batterie au Li-ion, à Mâcon, dans les vignes du Vitilab, en octobre 2022
Lutte contre le gel : « Il faut réserver la taille tardive aux parcelles viticoles les plus gélives et pas trop chétives »

Benjamin Bois, chercheur à l’institut universitaire de la vigne et du vin Jules Guyot, en Bourgogne, a travaillé sur la taille…

Eco-Dyn exposait un prototype de restructuration des sols viticoles sur le Sival 2024.
Un outil pour restructurer les sols viticoles compactés
L’entreprise ligérienne spécialisée dans les matériels biodynamiques et l’agriculture de régénération planche sur un outil…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole