Yooji met le poisson et la viande en galets

> Frédéric Ventre, fondateur de la marque Yooji.
Les Marchés Hebdo : Quelle est l'actualité de Yooji pour cette rentrée ? Frédéric Ventre : La grande nouveauté qui sort dès septembre, c'est une gamme complémentaire de viande bio et poisson. Le poisson, du cabillaud, est certifié Pêche sauvage responsable. Je ne dis pas que nous n'irons pas ensuite vers du saumon bio, mais aujourd'hui, les parents sont plutôt réceptifs aux poissons sauvages assortis du label Pêche responsable. Nous avons déposé un brevet sur process, qui constitue une réelle innovation.
LMH : Comment se présentent les produits ?
F. V. : Il s'agit de galets surgelés de 10 grammes, de la forme d'une biscotte, qui seront vendus par 12, soit 120 grammes. Le produit possède une texture totalement innovante, parfaitement adaptée aux petits de 6 à 12 mois. Il est proposé déjà cuit, haché, prêt à réchauffer au micro-ondes en quelques secondes. Il suffit ensuite de l'émietter et de l'incorporer aux légumes. Il n'y a aucun risque de présence d'arêtes ou d'os. Ce produit répond aux attentes des parents un peu désemparés pour préparer 10 grammes. Chez le boucher, si vous demandez une petite escalope de poulet, vous aurez tout de suite 80 grammes. Là, ce sont des grammages adaptés, prêts à l'emploi.
LMH : Et quel sera le prix de cette innovation ?
Les purées de légumes bio surgelées Yooji ont reçu le Premier prix fruits et légumes lors de l'édition 2014 du concours Innovafood. Cette compétition, qui s'est achevée le 4 juillet dernier, récompense les entreprises des filières alimentaires ayant fait le pari de lancer un produit innovant, qui stimule le rayon et génère de la croissance. Créé en 2006 (anciennement Innovafel), Innovafood est porté par Terralia depuis 2011. Les lauréats 2014 bénéficieront d'une campagne d'insertions publicitaires, d'un soutien médiatique, d'une présence sur les salons phare de la filière, de l'adhésion d'un an au pôle Terralia et de l'autorisation d'utiliser la marque Innovafood associée au produit.
F. V. : Nos galets de poulet/cabillaud seront commercialisés au prix équivalent à 30 centimes l'unité de 10 grammes. Chez Yooji, pour 20 g de protéines et 200 g de légumes, on arrive à un prix de 2,20 euros le repas pour un enfant de 12 mois, ce qui est très compétitif par rapport à un plat d'une grande marque type Blédichef. Notre procédé est breveté parce que notre proposition est constituée à 100 % de poulet et de cabillaud, contrairement à d'autres qui incorporent de l'eau et des gélifiants. Pour le poulet, nous utilisons les morceaux nobles, comme dans une cuisine de maman.
Il s'agit de poulet bio 100 % français, nous travaillons exclusivement avec Bodin Volailles en Vendée. Nous sommes d'ores et déjà dans les starting-blocks pour convaincre les enseignes qui nous référencent de proposer ces produits. Avec une livraison possible des magasins dès la fin septembre.
LMH : Comment se passent vos approvisionnements, notamment en légumes ?
F. V. : Nous utilisons du légume bio, et nous avons une contrainte liée au babyfood qui est un taux de nitrates sur produit fini à 200 ppm. Notre problème, c'est que les producteurs ne sont pas forcément vigilants sur le taux de nitrates puisque cela ne les concerne pas pour l'alimentation adulte. Pour certains légumes, c'est plus facile que pour d'autres : la courgette, l'aubergine, nous y arrivons. Pour la pomme de terre ou la carotte, c'est plus compliqué. Aujourd'hui, nous représentons de faibles volumes, mais si le succès nous sourit, en 2015 ou en 2016, les volumes pourraient intéresser d'éventuels partenaires producteurs. Nous travaillons donc actuellement avec l'Arbio Aquitaine pour identifier des producteurs bio ou en cours de conversion qui souhaiteraient sécuriser ou mieux valoriser leur production en étant conforme aux contraintes baby-food en termes de nitrates.