Vu à la télé
Le succès rencontré par le SIMA cette année (+7 % de fréquentation) est révélateur d’une judicieuse répartition des rôles : à Villepinte celui de faire admirer aux agriculteurs les derniers prodiges de la technologie; à la Porte de Versailles de flatter l’image bucolique de l’agriculture auprès des Parisiens. Certains déplorent ce double langage et pointent le danger d’induire le grand public en erreur sur la réalité des exploitations modernes. Certes, le risque existe, mais comme tout est aujourd’hui affaire de communication (l’affaire Gaymard ne serait, paraît-il, qu’une « erreur de communicants »), on ne peut contester que le Salon de l’agriculture soit une formidable réussite publicitaire. Cette année encore, les media se sont pressés au salon et le monde agricole se prend à rêver que l’agriculture devienne franchement « tendance ». Témoin : le partenariat des Chambres d’Agriculture avec M6. Cette année, la chaîne a « déje-setisé » (sic) Magloire, une vedette pour ados de la chaîne, invitée à se prêter à la traite des vaches et à chouchouter les cochons. On pensera ce qu’on voudra de ce genre d’initiative, qui comporte aussi le risque de tourner le monde agricole en ridicule. Mais au moins, elle fait parler, plutôt en bien, d’une activité qui souffre d’un manque de renouvellement des générations. Les dirigeants agricoles n’ont pas été toujours très attentifs à ce genre de symboles. Ann Gisel Glass, qui interprète depuis plusieurs années le personnage de Blandine Corda, l’agricultrice «insoumise» de France 3 nous confiait sur notre stand cette semaine qu’aucun représentant du monde agricole n’avait jamais tenté d’approcher la production du téléfilm. Aucun, sauf... José Bové.