Volatilité des prix agricoles : les biocarburants sur la sellette
La volatilité des prix et la sécurité alimentaire seront au cœur des discussions du comité des Nations unies sur la sécurité alimentaire mondiale (CSA) qui se réunit actuellement au siège de la FAO. En préparation, une équipe de quatre scientifiques du Bangladesh, du Canada, du Mali et de la France, pilotée par Benoît Daviron, chercheur du Cirad, a rendu un rapport validé par les 15 experts du comité directeur du groupe d’experts de haut niveau (HLPE). Au-delà de mesures proches de celles proposées par la présidence française du G20 (mise en place de systèmes d’information sur les marchés agricoles, nécessité d’investir à long terme dans l’agriculture…) ce rapport tranche par certaines recommandations franches. « Compte tenu du rôle majeur que jouent les biocarburants dans le détournement de produits alimentaires pour le secteur de l’énergie », les rapporteurs encouragent les Etats à « abandonner les objectifs fixés en la matière et à supprimer les subventions et les droits de douane relatifs à leur production et à leur transformation ». Le rapport envisage même des mesures plus drastiques comme une taxation. Par ailleurs, les scientifiques proposent une incorporation d’externalités dans le prix « de la production industrielle de viande » qui « puise beaucoup dans les stocks de céréales et dans les réserves d’eau douce ».