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Volaille : Unicopa cède sa branche frais à Terrena

Unicopa (Morlaix, Finistère) vient d’annoncer le projet de cession des actifs de sa branche volaille de chair (poulet) et produits élaborés au groupe Terrena (Ancenis, Loire-Atlantique). Un accord « gagnant-gagnant » assurent les deux coopératives qui permet à Terrena de se hisser au second rang des volaillers français, à Unicopa de pérenniser son débouché de poulets vifs et aux deux parties de constituer une puissante structure d’agrofourniture capable d’accéder aux dernières innovations, particulièrement en santé végétale.

Trois usines, une plate-forme de distribution (58 000 tonnes de viande par an) et 810 salariés devraient rejoindre le giron de Gastronome, département volaille de Terrena dont le chiffre d’affaires dédié passera à 800 millions d’euros pour 210 000 tonnes de viandes, après intégration.

Dans le détail, la cession concerne Socavi, usine d’abattage découpe de poulets qui emploie 500 personnes à Languidic (Morbihan), Vatélis (Saint-Nicolas du Pélem, Côtes d’Armor), unité d’élaboration multi-espèces à dominante volaille (200 salariés), Protéïs (préparation de viande pour les IAA) et la plate-forme de reconditionnement Bonny (Saint-Jean du Pin, Gard).

Le poulet exports reste dans le giron d’Unicopa

Les activités dinde et poulet « Pays tiers » d’Unicopa, en revanche, n’entrent pas dans l’opération : la première -Dandy (Pontivy, Morbihan)- sera fermée et 240 emplois supprimés. Unicopa a tenté, en 2007, de réduire ses coûts en externalisant l’abattage et la découpe primaire pour privilégier l’élaboration, mais cela n’a pas suffi. Dandy continuait de perdre de l’argent.

L’activité de poulets export, quant à elle, reste dans le giron d’Unicopa. Tilly-Sabco (Guerlesquin, Finistère) sort tout juste d’un plan de continuation et va poursuivre son activité de grand exportateur, avec 340 salariés. « Ce métier n’entrait pas dans le périmètre de Terrena », dit-on chez Unicopa. Le groupe coopératif de Morlaix a toujours dit vouloir évoluer parmi les tout premiers intervenants nationaux de chacun de ses marchés.

Unicopa a atteint ses objectifs dans le lait en s’associant avec Entremont dans Entremont Alliance, en nutrition animale en se rapprochant dans l’Ouest d’Evialis pour former Nutréa et dans la salaisonnerie, métier dans lequel sa branche, appelée Brocéliande, se situe au quatrième rang français depuis le rachat d’Argoat-Le Hir.

Pour la volaille en revanche, l’objectif de constituer une filière puissante était difficile à atteindre. « Nous ne pesions que 4 % du marché, et le résultat de la branche était tout juste à l’équilibre », indique-t-on. Loin, très loin d’un LDC, leader en France, ou d’un Gastronome. Après de longues discussions avec divers opérateurs, le choix d’Unicopa s’est porté sur Terrena. S’il ne peut constituer une filière volaille forte, au moins Unicopa va-t-il participer à l’approvisionner. En effet, Terrena s’engage à conserver l’approvisionnement en vif chez le groupe breton.

Pérenniser le débouché industriel de la production des 250 éleveurs du groupement Univol, n°2 en Bretagne, était un point essentiel pour Unicopa. Univol continuera de fournir à la fois Tilly-Sabco en poulet « export », et Socavi qui abat 500 000 poulets par semaine. Univol livrera aussi de la dinde à l’abattoir le Clézio et le découpeur TDI, mais Unicopa n’aura plus Dandy pour l’élaborer. C’est donc une matière première qu’il lui faudra vendre.

Gastronome devient n°2 français de la volaille

L’intégration de la branche volaille d’Unicopa va hisser Gastronome au deuxième rang des acteurs français de la volaille, avec 16 sites industriels et des marques comme « Douce France », « Gastronome », « Fermiers d’Ancenis », « Cuisinez Vrai » (ex-Unicopa), etc. Avec les actifs d’Unicopa, son chiffre d’affaires bondit de 650 millions d’euros en 2007 à 800 millions.

L’accord entre les deux groupes s’appuie sur un autre élément stratégique, l’agrofourniture. Unicopa et Terrena vont rassembler leurs achats en santé végétale, semences et engrais dans une structure de 200 millions d’euros de chiffre d’affaires. Elle deviendra le troisième acteur majeur dans l’Ouest. « Dans ce métier, les offreurs mondiaux ne vendent leurs innovations qu’aux grandes structures », a précisé Rémy Létienne, directeur général d’Unicopa. Or l’agriculture réduira de plus en plus ses intrants chimiques, remplacés progressivement par des solutions nouvelles, notamment en santé végétale. Cette plate-forme étendue sur les régions Bretagne, Pays de la Loire et Poitou Charente peut accueillir d’autres acteurs, ont indiqué les dirigeants des deux groupes.

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