Volaille : un plaidoyer pour l’interprofession
L’interprofession volailles de chair doit voir le jour, plaident la FNSEA, la Confédération de l’aviculture (CFA) -sa section spécialisée-, et Coop de France dans une lettre adressée à leurs adhérents dont Les Marchés ont obtenu une copie. Après deux ans de tergiversations, les organisations représentatives des aviculteurs, privés ou organisés en coopératives, appellent au nécessaire renforcement de la « capacité de réponse et d’action » de la filière « pour défendre ses intérêts, développer ses arguments et montrer la qualité de ses produits ». Les signataires, Jean-Michel Lemétayer pour la FNSEA, Eugène Schaeffer pour la CFA et Philippe Mangin pour Coop de France plaident pour « une interprofession forte dotée de moyens financiers suffisants pour rendre efficaces ses actions et capable d’assurer une plus grande cohésion entre les maillons de la filière et également entre les différentes productions de volailles ».
Une CVO unique
Dans une période agitée pour les viandes, les trois responsables souhaitent éviter le schéma d’une « fédération » des comités interprofessionnels reconnus par les pouvoirs publics (comme le Cidef pour la pintade ou le CIP pour la pintade) ou non (comme le Cicar en matière de canard à rôtir). Au contraire, ils militent pour une « véritable interprofession », à l’image d’interbev « capable de faire des arbitrages entre les espèces et les actions à mener », commente un des instigateurs de ce plaidoyer. « C’est une question de philosophie, plus qu’un enjeu de pouvoir », assure-t-il « Il est assez surprenant que l’on puisse penser que ce sont les interprofessions et comités qui pourraient décider de la constitution de l’interprofession Volailles. Rappelons en effet qu’une interprofession est composée, de par la loi, par les organisations nationales représentatives. Ce sont donc bien les différents maillons de la filière qui devront ensemble se mettre d’accord sur la constitution de cette interprofession », précise la lettre. Les signataires s’appuient sur les conclusions de la mission mandatée par le ministère en 2006, « qui a clairement posé les bases d’une interprofession susceptible d’être reconnue et soutenue par les pouvoirs publics. » FNSEA, CFA et Coop de France réclament une cotisation volontaire unique « dont le montant varie selon les espèces », selon un dirigeant de la CFA. La balle est dans le camp de la filière.