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Volaille : meilleure demande en vue

Dans un contexte inflationniste et de hausse des coûts de production, la viande de volaille a vu sa consommation baisser au fur et à mesure que les prix au détail ont augmenté. 2009 pourrait toutefois changer la donne.

Le marché de la volaille n’est pas des plus dynamiques en ce moment et les professionnels de la filière n’ont pas vraiment noté la reprise de l’activité escomptée au début du mois de mars. Si les prix de vente de produits comme le lapin ou le filet de dinde s’orientent à la baisse par manque de consommation, ceux du poulet fermier, standard ou du canard se tiennent. Une tendance à relier à une offre relativement bien adaptée. En effet, l’évolution à la hausse du coût des matières premières ces deux dernières années a fini par inciter les producteurs à la prudence et explique, en partie, le repli de la production de volailles de chair. Ainsi, dès le mois de janvier, les abattages de volaille sont en net repli avec 135 081 tonnes abattues selon les dernières données Agreste, soit une baisse de 6,8 % par rapport au mois de janvier 2008. Il s’agit là du septième mois consécutif de baisse, confirmant un repli pour toutes les espèces par rapport au mois de janvier de l’année dernière (-3,3 % pour le poulet, -16,4 % pour la dinde, -0,9 % pour le canard).

La production à nouveau encouragée

Les premières semaines de février, les cours des céréales sont en léger repli avec le retour des pluies en Argentine, les cours du soja sont fermes.

Dans ce contexte, les indices coût matières premières de l’aliment rendus Bretagne, calculés par l’Itavi à partir des cours des matières premières lissés sur trois mois, sont stables, voire en léger repli en février 2009 par rapport à décembre 2008. En janvier, ils s’inscrivaient en repli de 19,3 % en poulet standard, 26,3 % en poulet label, 16,8 % en dinde et 21,1 % en pondeuses par rapport au même mois de 2008.

Quoi qu’il en soit, malgré la baisse des cours mondiaux des céréales, les prix sont restés relativement élevés et ces indices enregistrent, en glissement annuel, une hausse de 10 à 27 % selon les espèces. Selon Agreste, si la baisse rapide du prix des céréales observée au second semestre 2008 venait à se confirmer, elle pourrait améliorer la rentabilité de la filière volaille et inciter les opérateurs de l’amont à augmenter ses mises en place. Ce qui laisse entrevoir une augmentation des abattages à moyen terme.

S’il est possible que l’activité en amont soit effectivement encouragée par des prix de production plus intéressants, il est plus délicat d’appréhender les débouchés de la production française. A l’échelle nationale, la consommation de volaille n’a pas dérogé à la règle et s’est repliée tout au long de l’année 2008. Pourtant souvent considérée comme une alternative bon marché aux viandes de boucherie, elle n’a pas bénéficié du report de consommation de 2008 en raison de l’importante hausse des prix au détail qui l’a caractérisée. En effet, d’après le panel TNS-Secodip, les achats de volaille par les ménages ont diminué de 5,7 % contre -3,7 % pour les viandes de boucherie. Selon l’Office de l’élevage, la faible augmentation du prix du porc frais, principale viande concurrente à la volaille, a probablement nui à la consommation de viande de volaille. Par ailleurs, les ménages ont fait des arbitrages au sein des volailles, favorisant les produits les moins chers. Ainsi, les segments du poulet entier et les achats de poulet standard ont progressé alors que ceux de poulet Label se sont repliés.

L’avenir dépendra de l’évolution des prix

En ce qui concerne les perspectives, il n’est pas impossible que la consommation de volaille progresse cette année, mais elle dépendra en grande partie de l’évolution des prix au détail. Car, selon Agreste, si hausse de l’activité il y a cette année sur le marché de la volaille, elle se limitera probablement aux productions destinées au marché national. Et, point positif pour l’ensemble de la filière, les tarifs de la volaille ne sont plus attendus à la hausse dans un contexte de crise économique et de baisse des prix des matières premières. L’évolution des prix de détail de la viande de porc pourrait également influencer la consommation de volaille. En effet, si ces prix devaient être moins compétitifs, le désintérêt des ménages envers la viande de porc pourrait se traduire par un report de consommation en faveur de la volaille.

En revanche, les productions destinées au marché communautaire pourraient voir leurs perspectives une nouvelle fois réduites. En effet, l’évolution relative du prix de la volaille dans les différents pays de l’Union européenne a eu tendance, au cours des derniers mois, à défavoriser les ventes de produits français dans les autres pays. Et inversement, nos importations pourraient continuer à progresser. Cette perte de parts de marchés en Europe pourrait toutefois être compensée par un développement des exportations vers le Moyen-Orient, mais à condition que la demande mondiale soit au rendez-vous.

L’évolution de la filière volaille cette année dépendra donc en grande partie de la progression de la demande, que ce soit à l’échelle nationale ou mondiale. Or, selon l’Office de l’élevage, le maintien du dynamisme de la demande mondiale paraît tout à fait probable, malgré les incertitudes liées à la conjoncture. La volaille pourrait être moins concernée que les autres viandes par les possibles effets négatifs de la crise sur la consommation mondiale de produits carnés. Surtout si les prix au détail de la volaille n’augmentent pas.

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