Volaille de chair : les performances s’améliorent
Cette enquête avicole, la vingt-septième de rang a observé les résultats techniques et économiques de près de 1 500 élevages répartis dans les principales régions de production en France. Les initiateurs de cette enquête parlent depuis plusieurs années d’enquête nationale, car c’est l’ensemble des bassins de production (Bretagne, Pays de la Loire, Poitou-Charente, Centre, Normandie, Picardie, Pas de Calais) qui y participent, à l’exception du Sud-Ouest, par manque d’informations. Les élevages étudiés représentent une surface de production totale de 1,120 million de mètres carrés dans tous les secteurs de la volaille-chair : poulet (France et grand export), dinde, canard, volailles sous label, etc. « Nous avons constaté une amélioration sensible des marges malgré l’augmentation des charges d’exploitation, en particulier l’énergie », explique Christian Delabrosse, coordinateur de l’enquête.
Les hausses de prix sont mieux passées
Les marchés ont tiré la production. Conséquence, la marge des éleveurs a augmenté au même rythme que la vitesse de rotation de leurs lots. En poulet export, la marge brute par mètre carré et par an en souche classique dépasse légèrement 30 euros, soit une amélioration de 32,5 % à par rapport à la précédente campagne. Progression des résultats également en poulet standard (entre 10 et 15 % selon les souches), ainsi qu’en dinde, là grâce « à la revalorisation des contrats », précise Christian Delabrosse. Contrairement à d’autres viandes, le porc par exemple, les industriels de la volaille ont eu moins de difficulté à passer des hausses auprès de la grande distribution. L’enquête a également montré un fort développement de la filière « poulet lourd » dont les plus grands morceaux se prêtent très bien à l’élaboration.
Après un long tunnel dans lequel la production a fortement baissé ces dernières années -rien qu'en Bretagne la production a chuté de 5 à 4 millions de mètres carrés en un peu moins de dix ans-, cette année de redressement n'a pas encore été suffisante pour reconstituer les trésoreries des élevages et leur permettre de réinvestir dans des bâtiments neufs. Les performances économiques des élevages dépendent de leurs équipements. Or, près de 47 % des élevages étudiés ont plus de dix ans, et presque 40 % plus de 20 ans.
Les chambres d'Agriculture rappellent qu'en plus des aides accordées par les collectivités locales, de plus en plus de groupements de producteurs accompagnent ceux qui souhaitent rénover leurs bâtiments, à défaut de reconstruire du neuf. La transmission des élevages va s'accélérer, car un peu plus de 30 % des éleveurs se situent dans la tranche des 50-60 ans.