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Virus et fruits rouges : une législation est en marche

Alors que l’on recense de nombreux cas d’hépatite A suite à la consommation de baies surgelées, le Codex Alimentarius vient de sortir une norme de prévention en la matière. à court terme, l’Europe devrait réglementer sur le problème des virus alimentaires.

Le Codex Alimentarius, organisme international de sécurité alimentaire, vient d’adopter lors de sa dernière assemblée générale à Rome une nouvelle norme concernant la prévention de la contamination par norovirus et l’hépatite A (HPA) dans les petits fruits comme les fraises, myrtilles, framboises ou mûres. Poussant près du sol, ramassés le plus souvent à la main (car fragiles), et consommés en l’état, ces fruits sont en effet une matrice particulièrement à risque. Longtemps ignorés, les virus alimentaires font actuellement l’objet d’une attention toute particulière. « Les choses bougent actuellement, notamment car on a enfin les moyens de détecter les virus » constate Fabienne Loisy-Hamon, directrice scientifique du laboratoire Ceeram, spécialisé dans la détection des virus. L’experte a en effet participé activement au groupe de travail européen sur la mise en place d’une norme Iso pour la détection des virus dans les matrices alimentaires, surfaces et eaux, parue en mai dernier. La norme Iso/TS 15216 version 1 – qui s’appuie sur la PCR en temps réel – est dès à présent la référence pour la quantification des norovirus et hépatite A dans les aliments. « De plus, certaines alertes ont eu un fort impact en Europe, comme celle des fraises chinoises contaminées par des norovirus en Allemagne », constate Fabienne Loisy-Hamon. En octobre 2012, ce sont en effet plus de 11 000 écoliers allemands qui ont été victimes de gastro-entérites après avoir mangé des fraises importées de Chine dans des restaurants scolaires de Sodexo. « Suite à cette affaire, les contrôles ont été renforcés sur certains produits d’importation, à risque. Et quand on cherche, on trouve ! On observe depuis quelques mois une hausse des alertes à virus sur le réseau européen d’alertes RASSF », explique-t-elle.

Les industriels connaissent peu le risque viral
Du côté des référentiels privés, la scientifique observe une plus grande sensibilité à la question : « Depuis le début de l’année, nous avons eu beaucoup de témoignages d’industriels qui ont écopé d’une non-conformité majeure lors de leurs audits IFS ou BRC pour non prise en compte du risque viral dans leur plan HACCP ». La dernière norme du Codex Alimentarius reprend les bases de la prévention en matière de risque viral. Car les virus obligent les industriels à mettre en place des stratégies totalement différentes de celles en cours contre le risque bactérien. « Pour beaucoup d’industriels, tout cela reste assez nouveau. Au-delà de l’analyse des produits, il est donc important de former et de sensibiliser », note-t-elle. D’autant plus qu’à Bruxelles, la Direction générale de la santé et des consommateurs s’intéresse de près au sujet. « Il y a fort à parier qu’une réglementation entrera en vigueur aux alentours de 2015 », conclut Fabienne Loisy-Hamon.

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