Vins : récolte mondiale record en 2004
La récolte mondiale de vin de cette campagne devrait être la plus élevée depuis 1992, en hausse de 9,5% en moyenne par rapport à la modeste récolte de l’année précédente, selon l’organisation internationale de la vigne et du vin (OIV). Les conditions météorologiques ont conduit dans beaucoup de régions à une récolte abondante. En France, on s’attend à 10 M hl de plus qu’en 2003 et en Italie les prévisions avancent +3,5 M hl après deux faibles récoltes successives. En Allemagne également (+2,6 M hl), en Hongrie (+0,9 M hl) au Portugal (+0,4 M hl) et en Espagne (+1,6 M hl) conduirait l’Europe à mettre sur le marché quelque 20 M hl de plus qu’en 2003. En dehors du vieux continent, les évolutions sont contrastées mais globalement en hausse. Suite à une politique de contrôle du niveau de production, la production de raisins de cuve en Californie devrait décroître de 2 à 5%. En Amérique du Sud, la production réduite du Chili marqué par une météo défavorable (-0,9 M hl) est contrebalancée par une hausse de la production en Argentine (+1,5 M hl), au Brésil (+1 M hl) et en Uruguay. L’OIV s’attend en outre à une production élevée en Afrique du Sud, pour la 2e année consécutive (à 9 M hl), et l’Océanie devrait enregistrer des records de production : 14,5 M hl en Australie et 1,15 M hl en Nouvelle-Zélande.
La production mondiale s’établirait donc cette année autour de 287 M hl soit 9,5% de plus que l’année précédente ce qui, en comparaison des données de consommation, conduirait à un surplus sur le marché de plus de 50 M d’hl (entre 52 et 63 M d’hl), selon l’OIV. « Dans ce contexte, une pression assez généralisée à la baisse des cours risque d’apparaître, pression déjà perceptible sur les cours des vins de table communautaires», analyse l’organisation. Cette guerre des prix devrait profiter en premier lieu à l’Argentine, aux USA et à l’Italie. La conjoncture semble donc de moins en moins favorable à la production viticole française, qui vient d’être encouragée par le président de la République lui-même à faire sa révolution et à développer les vins de pays pour se maintenir sur les marchés à l’exportation. Pour l’instant, seule la région du Beaujolais a fait s’avoir qu’elle s’engageait activement dans cette voie.