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Vins et spiritueux : chute libre à l’export

En janvier, le plus gros poste (avec les céréales) de nos exportations agroalimentaires, les vins et spiritueux, a connu une chute d’activité d’une brutalité jamais atteinte sur une si courte période.

Les ventes extérieures de vins et spiritueux, tous produits confondus, ont baissé de 33 % en janvier dernier ! Les exportations de vins ont régressé à elles seules de 23,4 % en volume et de 35,2 % en valeur. Après l’année 2007, record pour les exportations françaises de vins et spiritueux, 2008 avait déjà marqué un coup de frein à la croissance de ce secteur, l’un des premiers sur le marché international. Rappelons que les exportations de vins et spiritueux en 2008 avaient atteint 9,3 milliards d’euros, soit un très léger retrait par rapport au record de 2007. Mais les résultats décevants du quatrième trimestre 2008 laissaient augurer une évolution plus négative, que le président de la FEVS (Fédération des exportateurs de vins et spiritueux), Claude de Jouvencelle, ne cachait d’ailleurs pas. « La nette dégradation de nos résultats sur le dernier trimestre 2008 ne fait que préfigurer la situation attendue sur 2009 », disait-il. Et il a eu raison.

Que le bilan de janvier dernier ait été négatif ne constitue donc pas une surprise. En revanche, c’est le taux de la baisse qui peut surprendre : en valeur, pour l’ensemble des produits (vins et spiritueux), elle atteint 33 %, pour un chiffre d’affaires de 445,3 millions d’euros, ce qui entraîne, sur 12 mois mobiles, une baisse de -3,5 % avec un chiffre d’affaires de 9,1 milliards d’euros. Il n’est évidemment pas question d’analyser et encore moins de chercher à prévoir l’évolution des exportations françaises de vins et spiritueux sur un seul mois. Mais la chute libre de janvier ne peut être ignorée car elle illustre les effets de la crise mondiale sur des produits particulièrement sensibles et n’étant pas de première nécessité. Les importateurs peuvent généralement vivre sur leurs stocks ; mais lorsqu’ils devront les renouveler, on pourra mieux apprécier la réalité de la baisse.

Si l’on observe le bilan des exportations en janvier par grandes catégories de produits, on constate une baisse de l’ensemble des vins de 23,4 % en volume et de 35,2 % en valeur, avec un chiffre d’affaires de 306,9 M€. Les vins effervescents ont fléchi de 41,7 % en volume et de 51,6 % en valeur (83,8 M€)

Les vins tranquilles ont accusé un repli de 21, 3 % en volume et de 25,7 % en valeur, pour un chiffre d’affaires de 223,1 M€. Les vins de table et de pays sont beaucoup moins pénalisés que les AOC avec une perte en pourcentage de 17,6 % en volume et de 11,9 % en valeur, alors que les AOC tranquilles chutaient de 26,5 % en volume et de près de 30 % en valeur (161,2 M€). Les spiritueux ont perdu 20,6 % de leurs volumes exportés par rapport à janvier 2008 et 27,6 % de leur résultats en valeur, à 137 M€.

La chute des produits emblématiques

Si tous les vins ont été touchés par la crise, à quelques exceptions près, deux ont une valeur emblématique ; ils ont tiré nos exportations vers le haut au cours de ces dernières années et leur chute n’en est que plus douloureuse : ce sont le champagne et le bordeaux. Le champagne a été et reste, malgré l’accident de parcours de janvier, le premier porte-drapeau de la viticulture française sur le marché international. Le choc a été rude pour lui en janvier. Avec 4 725 116 bouteilles expédiées vers les marchés extérieurs, il encaisse une baisse de 50,4 %. En valeur, le chiffre d’affaires a baissé de 54,3 % avec 75 millions d’euros. Le champagne, vin cher, est particulièrement vulnérable en période de crise et les importateurs se préoccupent plutôt d’écouler leurs stocks que de les renouveler, attendant de voir l’évolution de la crise. On fera d’ailleurs la même observation pour le marché intérieur, sur lequel 8,4 millions de bouteilles ont été expédiées en janvier sur le marché intérieur, soit une baisse de 20,5 % par rapport à l’an dernier. Tous les clients du champagne, du caviste à la grande distribution, en passant par les cafés et restaurants, ont eu ce réflexe de « wait and see », guettant le comportement du consommateur.

L’autre grande victime de la crise, c’est le bordeaux. En 2008, il affichait une progression en valeur impressionnante de 21,9 % pour 1,697 M€ alors que toutes les autres appellations accusaient de 2 à 11 % de recul, selon les origines. En janvier, la locomotive bordeaux rejoint les wagons des otages de la crise, en abandonnant 30,5 % de ses exportations en volume et autant en valeur, avec une recette de 80,5 M€. Le président de la FEVS avait souligné cette progression en trompe-l’œil du bordeaux, dû à l’effet millésime 2005 et ses grands crus fortement valorisés. Cet effet millésime est aujourd’hui terminé et il est probable que l’on s’achemine vers une baisse globale des prix des bordeaux, susceptible d’aider à la relance de l’exportation et aussi de la consommation intérieure.

Le cognac très exposé

Enfin, l’autre produit particulièrement représentatif de la viticulture française à l’étranger, c’est le cognac. Il est d’autant plus sensible à la crise de l’exportation des vins et spiritueux que son marché est essentiellement fondé sur le débouché extérieur. Ses ventes s’étaient érodées en 2008 et elles ont subi en janvier un recul de 34 % en volume et de 36,6 % en valeur, avec un chiffre d’affaires de 82,5 M€. L’armagnac a bénéficié d’une progression en volume de 6 %, mais n’a pas échappé à une baisse de 9 % en valeur. Enfin, l’article surprise, c’est la vodka : + 2 % en volume et près de + 10 % en valeur !

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