Vins de Buzet : le grand ménage
La cave coopérative de Buzet a été revue de fonds en comble. Un dépoussiérage en profondeur dû à Pierre Philippe qui a débarqué de la vallée du Rhône il y a deux ans. De l’équipe précédente, il ne reste plus grand monde aux postes clefs. Le nouveau directeur a commencé par redéfinir les missions de chacun puis s’est attaqué à la gamme qui a été amputée de près de la moitié des références pour atteindre une centaine, redéfinies par marché, hiérarchisées, « en travaillant sur les transferts pour ne pas perdre de volumes et surtout pour redonner une visibilité à l’appellation Buzet que nous gérons comme une marque ». Avec 95 % de l’AOC dans les mains des 300 vignerons de la cave (il ne reste qu’une demi-douzaine de caves particulières), celle-ci peut se le permettre. La marque phare de la cave, Le Lys (800 000 cols en CHR) s’est vu offrir un nouveau packaging et la production de rosés a été accrue, notamment de macération, pour atteindre un tiers des volumes. Buzet est d’ailleurs devenue en 2006 le premier opérateur du Sud-Ouest sur cette couleur.
Mais Pierre Philippe entend surtout se démarquer du grand frère bordelais : « Nous allons revoir le site internet où Bordeaux était cité 27 fois dans les quatre premières pages et prendre une autre dimension en signant avec un accord avec CJW, la société de merchandising créée par Cellier des Dauphins, Jalliance et Wolfberger ». Il sera effectif le 1 er septembre, avec une prise de participation de 25 % du capital à l’issue de la première année. « Nous voulons que Bordeaux soit situé dans le bas pays de Buzet et non l’inverse », ironise l’efficace mais toujours un peu arrogant Pierre Philippe.
Rassurance après la réorganisation
L’accent va également être mis sur l’export qui ne représentait que 5 % en 2005, 15 % aujourd’hui (sur un chiffre d’affaires global de 28 millions d’euros) avec plus de deux millions de bouteilles, l’objectif étant au moins à 30 d’ici deux ans avec pour cibles prioritaires l’Amérique du Nord, l’Europe du Nord et le Japon. Un jeune directeur export vient d’ailleurs d’être embauché. La cave, deuxième site visité du département, va également revoir l’agencement du caveau (environ 8 % des ventes) et l’ouvrir aux produits régionaux.
Buzet qui a désormais rééquilibré ses comptes, réorganisé ses équipes et délesté ses stocks s’attache maintenant à rassurer ses clients : elle est certifiée Agriconfiance à 100 % depuis 2006 dont 20 % pour le volet vert (impliquant le passage à l’amendement organique), en cours de développement, vient d’obtenir la certification 9001, prépare IFS et BRS et même la norme environnementale 14000 pour 2008. Oubliée la communication de Buzet avec un Z comme Zorro et retour aux « gueules » de vignerons gascons, un peu secoués dans leurs habitudes ces derniers mois mais pour la bonne cause, celle cachée dans la bouteille.
