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Vinas : Bordeaux prend ses responsabilités et assainit l’offre

Bordeaux a décidé de jouer la carte de solidarité pour sortir de la crise et réduire les excédents. Le CIVB propose de créer un «fonds de solidarité» pour financer la distillation et d’emprunter 70 M Eur pour arracher.

« Novateur, courageux et en mesure de répondre à la situation actuelle». Tels sont les qualificatifs employés par Christian Delpeuch, président du conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB), pour décrire son plan de restructuration, qui a reçu jeudi dernier le soutien de Dominique Bussereau.

Le ministre a en effet validé dans les grandes lignes le plan girondin qui vise à arracher 8 000 à 10 000 ha de vigne, soit environ 8 % du vignoble bordelais, et à distiller 500 000 hl de vin, soit environ le tiers des stocks d’invendus qui pèsent sur le marché. La feuille de route de ce plan avait été déjà déposée en juin dernier, mais les critiques ayant été nombreuses son aboutissement n’intervient qu’aujourd’hui. « Ces critiques (ndlr : notamment sur l’arrachage) naturellement infondées ont retardé les prises de décisions. Or sur ces dossiers, les retards se paient chers : en gros nous avons perdu une année puisque certaines mesures requièrent l’aval de la Commission européenne», a regretté Christian Delpeuch, à l’issue de la rencontre. Selon lui, l’essentiel du handicap de la viticulture française ne réside pas dans l’atomisation de la filière, ni dans sa complexité, ni dans son refus d’adopter les plans «machins» ou les plans «bidule», mais dans « un système de gestion centralisé, inefficace, qui entretient artificiellement des rivalités archaïques entre les régions».

Bordeaux double la prime d’arrachage

Joignant les actes à la parole, le CIVB a proposé à Dominique Bussereau un plan qui engage fortement les finances des professionnels de la région. Pour rendre incitative la prime à l’arrachage, l’interprofession bordelaise proposer d’abonder de manière à doubler le montant (12 000 Eur/ha au lieu de 6 300 Eur) grâce à un emprunt de 70 M Eur garanti par l’État. A ce propos, le ministre a indiqué que le gouvernement proposerait au Parlement l’octroi de cette garantie au CIVB. L’autre grande mesure repose sur le financement de la distillation par un « fonds de solidarité » alimenté par des taxes sur les ventes des viticulteurs dépassant le quota de 50 hl/ha fixé l’an dernier par le CIVB pour limiter l’engorgement du marché. Cette mesure, si elle reçoit l’aval de Bruxelles, pourrait être mise en place dès le mois de mai.

Enfin, le plan «Bordeaux» prévoit un renforcement du rôle du CIVB en ce qui concerne la connaissance et la transparence du marché, ainsi que la possibilité de lancer un vin de pays sur la région. « Il appartient aux opérateurs de faire des propositions et nous avons chargé le CRVA (Comité régional des vins d’Aquitaine) de ce dossier», a précisé Christian Delpeuch.

Ce plan intervient après une année 2004 difficile pour Bordeaux : le prix moyen du vin en vrac est passé sous la barre des 900 euros, les expéditions de vins de Bordeaux ont chuté de 22,3 % en valeur et le sur-stock est actuellement évalué à 1,5 M d’hl.

« Je pense que Bordeaux, en prenant ses responsabilités et en assumant, notamment financièrement, les mesures coûteuses ouvre la voie d’une filière responsable et qui ne doute pas de son avenir», conclut le président du CIVB.

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