Vin : vendanges abondantes dans le Nouveau monde
«Une augmentation de la production de vins, hors jus et moûts, est attendue dans l'hémisphère sud», a confirmé l'organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), hier devant la presse. Selon les premiers résultats des vendanges, la production atteindrait 51,4 M d'hl en 2008, soit 4,9% de plus que l'an passé. Les curseurs sont à la hausse dans les neuf principaux pays producteurs de la zone. «La Nouvelle-Zélande, qui est en évolution constante depuis plusieurs années, a réalisé une très bonne vendange (ndlr : production attendue en hausse de 14,5%). Après deux années de sécheresse, l'Australie se reprend (+15% par rapport à 2007). Le Brésil remonte aussi très fortement (+4,8% par rapport à 2007, et +47,5% vs 2006)», a commenté Federico Castellucci, directeur général de l'OIV.
L'hémisphère sud qui représentait déjà 18,2% de la production mondiale de vins l'an passé, contre 13,3% il y a 20 ans, devrait donc accroître son poids sur le marché international. D'autant plus que, si la production augmente dans ces «nouveaux» pays producteurs, la consommation, elle, aurait tendance à se tasser. «C'est surtout lié au recul de la consommation en Argentine (ndlr : conséquence de la crise économique)», précise l'OIV. Résultat : les pays de l'hémisphère sud n'absorbent plus que 11,6% de la consommation mondiale de vins contre 13,4%, il y a vingt ans. Les wineries du Nouveau Monde se voient donc renforcées dans leur stratégie offensive d'exportation.
Percée chilienne
Depuis les années 80, ces vins ont su conquérir des parts de marché, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et en Allemagne, terrain de prédilection des vins français, italiens et espagnols. En 2007, ces vins représentaient près d'un quart des vins exportés dans le monde (23,7%). Sur les six dernières années, les producteurs du Chili et d'Afrique du Sud ont enregistré de très belles performances à l'export avec des volumes expédiés en hausse respectivement de 97,5% et de 77%.
Au Royaume-Uni, premier marché d'importation mondial du vin, le Chili s'est hissé en 2007 à la 5e position des fournisseurs (avec une progression de 32% en volume et 40% en valeur, vs 2006). Deuxième fournisseur du marché britannique, l'Australie a crû de 8% en volume et en valeur. La France s'est maintenue en position de leader, mais seulement en augmentant la valeur des vins expédiés (+9%), les volumes étant restés stables.
En Allemagne, la France peine à se maintenir. Les vins chiliens, eux, ont progressé de 43% en volume et 34% en valeur et l'Australie détient désormais 4% de part de marché.