Viande : le SNIV soutient la modernisation du secteur
En plein débat sur le « pouvoir d’achat », le syndicat national de l’industrie des viandes (SNIV) devrait souligner la nécessité pour les entreprises de viandes de reprendre « le pouvoir de vendre » à l’occasion de sa réunion annuelle mardi 30 septembre à Paris. Cette reconquête passe par une indispensable modernisation du secteur, dont le SNIV veut être l’aiguillon. « Les initiatives des entreprises se multiplient pour reprendre 'le pouvoir de vendre', autrement dit de partir du marché pour inverser le flux offre/demande », fait observer Pierre Halliez, le directeur du SNIV. Cela se traduit par des partenariats en amont avec les éleveurs et en aval avec les circuits de distribution, par des actions pour relancer la consommation, pour participer plus efficacement à la sécurité sanitaire ou à la protection de l’environnement, etc. » Pour faire apparaître des évolutions qui passent trop souvent inaperçues, le syndicat national de l’industrie des viandes est allé à la rencontre des entreprises et des entrepreneurs et en a ramené de courts films qui seront présentés ce matin lors de l’AG du SNIV. « Nous avons rencontré des passionnés, chez les plus jeunes comme chez les plus anciens, relève Pierre Halliez. C’est ce qui frappe le plus et c’est bien loin du discours défaitiste que l’on entend souvent sur le secteur viande. »
La « révolution silencieuse » qui a lieu actuellement dans le secteur de la viande aux dires des responsables du SNIV se traduit aussi par la poursuite du développement de la production des produits élaborés frais et surgelés et cuits, dans le « périmètre » des industriels du SNIV (près des trois quart de la production française, voir graphique). Sur 6 ans, la progression des produits élaborés atteint +55 % en frais et +44 % en surgelés et cuits, au détriment des ventes en carcasse/viandes avec os et des viandes désossées et muscles entiers (dont les volumes se maintiennent cependant).
Professionnalisation
Les responsables du SNIV sentent également un développement de la professionnalisation dans chacun des métiers de la viande, ce qui est jugé comme une évolution positive. « Ces dernières années, les différentes professions se sont un peu égarées à vouloir intervenir dans les métiers des autres, qui dans la distribution, qui dans l’industrie, qui dans l’élevage. Aujourd’hui, les entreprises de la viande assument leur métier de manière décomplexée et se comportent de plus en plus comme des industriels, en laissant tomber certains verrous idéologiques », juge Pierre Halliez.
Un de ces « verrous idéologiques » en train d’éclater, c’est notamment l’antagonisme privé/coopératif, en grande partie rendu caduc par l’acquisition de Socopa par Bigard et par l’entrée des coopératives au capital du leader français de la viande. Cette restructuration alliant privé et coopératif n’est pas nouvelle, Alliance et Bigard étant déjà alliés de longue date. Mais elle s’est accélérée récemment avec l’union Gad/Cecab/Prestor dans le porc et donc avec celle de Bigard et de Socopa dans le bœuf et le porc. Elle démontre qu’après avoir longtemps tergiversée, l’industrie française de la viande constitue à son tour des leaders de taille européenne, à l’initiative de Jean-Paul Bigard, qui est aussi… le président du SNIV. Et pèsent désormais d’un poids plus grand face aux géants de la grande distribution. C’est une des facettes, et non la moindre, de la modernisation du secteur.