Viande halal avariée : l’enquête progresse
Un Français d'origine libanaise a été mis en examen vendredi pour avoir vendu à des boucheries halal de l'agglomération marseillaise des produits chimiques (LM du 10 avril) visant à « régénérer »de la viande avariée, a indiqué le procureur de la République de Marseille, qui a également dévoilé la nature du produit utilisé. Il s’agit du bisulfite de soufre, un « additif alimentaire » que l'on trouve légalement dans des jus d'orange ou des alcools pour limiter l'oxydation des produits, mais qui, mélangé à de l’eau, devient très corrosif. Le fournisseur, ancien employé d’une usine chimique aurait, selon les résultats de l’enquête, transformé ce produit en acide sulfurique, et fourni ce produit sous forme liquide (1400 l) et solide (300 kg) reconditionné en petite quantités pour être revendu aux bouchers. Ceux-ci l’utilisaient essentiellement pour traiter de la viande hachée destinée à la fabrication de merguez et de boulettes. Les neufs bouchers incriminés dans cette affaire devraient être convoqués pour une éventuelle mise en examen. Le fournisseur, pour sa part, est poursuivi pour « falsification et vente de denrées alimentaires nuisibles à la santé ». Il avait été dénoncé en 2006 par sa femme avec qui il est en instance de divorce. Il risque quatre ans de prison et 75 000 euros d’amende.