Viande : Copvial navigue à voilure réduite
L’assemblée générale 2008 de la Coopérative des producteurs de viande d’Alsace (Copvial) aura réussi la performance de ne pas prononcer une seule fois le mot « fusion ». Il y a onze mois la perspective du mariage entre Copvial et sa consoeur céréalière, le Comptoir agricole de Hochfelden, était pourtant présentée comme l’issue salutaire aux difficultés récurrentes de la première nommée. Aujourd’hui les deux coopératives se tournent le dos. « Le Comptoir n’a pas voulu entrer dans le secteur viande » concède en coulisse Joseph Daul, président du conseil de surveillance de Copvial SA. Un pareil choix reste sans conséquence pour l’instant. Car Copvial se porte mieux. L’activité d’un groupe employant 219 salariés en 2007-2008 s’est maintenue à 165 421 animaux de boucherie traités et 20 396 t abattues.
« Arriver à l’équilibre d’exploitation »
Les comptes sont repassés dans le vert et affichent un excédent de 783 000 euros en consolidé. Ce redressement s’explique par les 7 millions d’euros perçus lors de la vente de l’abattoir à une SCI constituée fin 2007. L’argent a servi au désendettement et à fournir un résultat exceptionnel qui illumine le poste recettes. Pour s’être brûlée les ailes, Copvial a revu ses ambitions à la baisse. « L’objectif est de maintenir l’activité et poursuivre les efforts [de restructuration notamment, ndlr] pour arriver à l’équilibre d’exploitation » déclare Jean-Claude Helfer, directeur général. Le projet de complexe viande à Holtzheim a été mis au frigidaire. Sobovia, filiale restauration hors-domicile de Copvial, qui aurait dû déménager dans ces futurs locaux, a été cédée au 1 er juillet 2008. Copvial tire ainsi un trait sur son statut de « groupe » qui a réalisé 68,6 millions d’euros de chiffre d’affaires 2007-2008. Elle redevient simple coopérative à 41,2 millions d’euros de CA, locataire de l’abattoir dont elle est l’utilisatrice principale.
Joseph Daul, qui a annoncé son souhait de se retirer « d’ici un ou deux ans », veut croire que la place existe pour un « acteur régional » proposant un « produit régional ». Mais sans se faire trop d’illusions. « Nous devons regarder ce qui se passe autour de nous, des deux côtés du Rhin, attendre que le groupe Bigard dont les outils nous entourent, se soit réorganisé. Nous nous donnons de un à deux ans. Les partenariats sont toujours d’actualité ». Tout le défi pour Copvial sera bien de se trouver un fiancé qui lui passera la bague au doigt…