Viande : comment lutter face aux importations
«La délocalisation n'est pas inéluctable », selon le nouvel office FranceAgriMer. Lors d'une conférence mercredi au SIA sur la compétitivité des filières animales, les atouts d'un l'approvisionnement national ont été mis en lumière. Yves Trégaro, de la direction Marchés Etudes et Prospective, a certes reconnu qu'en produits transformés, les fabrications européennes ont du mal à lutter face à la concurrence des pays tiers. L'exemple de la volaille est significatif. Avec un prix de 0,69 EUR/kg vif, le minerai européen a une compétitivité inférieure à celle du minerai brésilien, à 0,45 EUR/kg vif, d'après les chiffres Itavi 2006. Un écart confirmé par une étude néerlandaise, qui sera présentée en mars aux Journées de la recherche avicole.
Gestion des stocks
Des concurrents britanniques, néerlandais, allemands, ou même des brésiliens implantés dans l'UE, l'ont bien compris et font venir des viandes du Brésil et de Thaïlande. Dans ce contexte, importer est devenu nécessaire. « Le maintien d'une double activité minerai importé et minerai autochtone constitue un enjeu majeur, a souligné Yves Trégaro. C'est un passage obligé pour satisfaire les clients et un moyen de saturer les outils. »
L'exemple de la viande bovine souligne les atouts de la viande fraîche et de la logistique des industriels français. Si les produits importés en chilled d'Amérique du Sud présentent des avantages en termes de prix, ils sont en revanche difficiles à travailler. Leur DLC est limitée, leur aspect et leur tenue se détériorent assez rapidement, des problèmes d'approvisionnement peuvent survenir. Les industriels français sont eux en capacité de fournir les quantités demandées. Du fait d'une massification et d'une capacité de tri, ils peuvent répondre au cahier des charges des GMS. La proximité entre consommateur et industriel limite les ruptures de stock.
« La volaille française est totalement tracée, a renchéri le vice-président de la Fia Alain Melot. Elle fait l'objet de multiples analyses et contrôles. » L'industriel français apporte des services à ses clients. En effectuant des livraisons quotidiennes, il permet au distributeur d'avoir zéro stock en frigo. Une piste à explorer par l'industriel est le regroupement de la logistique avec d'autres concurrents, pour massifier l'offre et réduire les coûts.