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Viande bovine : les prix freinent la consommation

Face à des prix de vente élevés en GMS, le consommateur est désorienté. Mais les tarifs sont étroitement liés à une forte augmentation des prix d’achat à la production, dans un contexte de baisse des disponibilités.

En France, au cours du premier semestre 2006, la consommation mesurée par bilan devrait être en repli de 1 % par rapport à la même période de 2005, selon l’Office de l’Elevage. En effet, la progression des importations (+10,2 % au premier trimestre), n’a compensé que partiellement la baisse des abattages, de femelles en particulier.

Baisse de la consommation, du fait de prix élevés

D’après le panel Secodip, la consommation de viande hachée fraîche serait en recul de 2,4 % sur les cinq premières périodes de l’année (arrêtées au 21 mai 2006). Le recul des achats des ménages se porte encore davantage sur les pièces à rotir et à griller (-5 %). Au total, la consommation de viande bovine est en baisse de 1,7 % depuis le début de l’année.

Ce sont, entre autres, la légère reprise des achats de volailles au deuxième trimestre et la hausse des prix de la viande bovine, qui ont contribué au tassement de la demande. Sur les cinq premières périodes de l’année en effet, le prix moyen d’achat des ménages de la viande de boeuf est en progression de 2 % par rapport à 2005, dont +3,6 % en steak haché frais. Et selon l’Insee, l’indice du prix de détail de la viande de boeuf en avril 2006 a augmenté de 4 % par rapport au même mois de 2005.

D’après le SNIV, la simplification de l’offre en GMS en raison de la très forte hausse des prix, désimplique le consommateur. Celui-ci s’oriente alors vers les premiers prix et les produits les moins onéreux en rayon. La hausse des prix engendre également un déplacement de la consommation, en porc notamment (+2,9 % en cumul depuis le début de l’année).

Des prix à la production également très élevés

Mais le recul de la consommation française serait lié aussi à une forte hausse des prix d’achat à la production, en raison principalement d’une baisse du cheptel de femelles laitières et d’une diminution des sorties de vaches allaitantes.

Le prix moyen pondéré à la production des gros bovins au stade entrée abattoir est en augmentation de 3,9 % en moyenne depuis le début de l’année. Et la semaine dernière, le PMP s’établissait à 3,23 euro/kg net, en hausse de 4,1 % par rapport à 2005 à la même période. Les hausses de prix concernent toutes les catégories d’animaux, dont les bêtes de qualité bouchère, très recherchées en cette période de l’année. La diminution des abattages de gros bovins (en France, de -2,5 % en têtes sur les quatre premiers mois de 2006) est pour beaucoup dans l’inflation des prix. Le cours des vaches R3 ont connu, en moyenne depuis le début de l’année, une hausse de 5 %, qui résulte de la baisse des disponibilités en vaches de races à viande sur les marchés. Et en semaine 23, le cours des vaches R3 s’établissait à 3,47 euro/kg net, soit en hausse de 9,8 % depuis le début de l’année.

L’orientation des prix à la hausse est sensiblement la même en Europe. Dans les prochaines semaines, selon l’Office de l’Elevage, le prix moyen pondéré à la production des gros bovins dans l’UE à 25 devrait rester au niveau élevé actuel. L’évolution des abattages dans les pays de l’Union Européenne a été en effet fortement perturbée au premier semestre, du fait de la mise en oeuvre de la réforme de la PAC. L’écart par rapport à l’année dernière devrait ainsi s’amplifier.

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