Aller au contenu principal

Viande bio : les Québécois y croient

Confrontés eux aussi à des difficultés de rémunération, ils vont se concentrer sur la qualité des produits.

Les producteurs québécois de viandes biologiques ne parviennent pas à tirer profit du potentiel de croissance du secteur de l’alimentation biologique. Les viandes biologiques occupent actuellement 1 % du marché des aliments biologiques au Québec qui pèse lui-même 1 à 2 % du total alimentaire. Les intervenants canadiens et québécois de l’ensemble du secteur de l’alimentation biologique semblent de façon générale s’être mal préparés à la croissance de ce marché puisque 80 à 85 % de la consommation canadienne sont couvertes par les importations.

La situation en viande bio est particulièrement tendue. Les producteurs devront se concentrer sur l’organisation de leur filière, les réseaux de distribution, la qualité des produits et l’information des consommateurs pour survivre. Ce sont les principaux résultats de l’étude commanditée par leur syndicat (SPVBQ) à EcoRessources Consultants (bibliographie et entretiens auprès d’acteurs) pour étayer leur stratégie de mise en marché. Premier résultat : les producteurs font face à un marché qui stagne et qui ne rémunère pas assez leurs efforts. Second point : la croissance de la demande (+5 à 7 %) ralentit et se trouve désormais en retrait face à l'augmentation de l’offre (+8 à 10 %).

Troisième observation : le marché des viandes biologiques constitue bien un créneau très spécifique qui doit être traité comme tel. En effet, les producteurs tentés de se placer sur un marché de masse en s’organisant risquent de ne plus être compétitifs, ni sur le prix ni sur la qualité en s’écartant définitivement de leurs marchés cibles.

La viande bio doit être de haute qualité

Seuls certains consommateurs sont tentés par la viande biologique. Ils sont surtout sensibles aux dimensions éthiques et environnementales de cette production et/ou recherchent des viandes de haute qualité. Ils se trouvent surtout en milieu urbain, notamment à Montréal. Mais les consommateurs comme de nombreux professionnels de l’agroalimentaire sont confus quant à la nature exacte de ces produits et de leurs caractéristiques distinctives ce qui nuit à leur reconnaissance par le marché. L’offre, morcelée géographiquement et très segmentée, ne facilite pas l’identification. La compétition est féroce, notamment avec les importations mais également la production indigène de viandes « naturelles », à identification géographique, de gibier… qui se targuent d’offrir certaines des caractéristiques des viandes biologiques à moindre coût. Enfin, la qualité, inégale, n’est pas toujours au rendez-vous.

Prioritairement, le SPVBQ devrait donc se concentrer prioritairement à la définition de critères de qualité conformes aux exigences des acheteurs, consommateurs et bouchers. Un cahier des charges visant ces critères pourrait, à terme, à une certification « viande biologique du Québec » qui constituerait, de surcroît, une bonne base de communication.

Les plus lus

au premier plan, tête de boeuf, dans un marché aux bestiaux
DNC : quel impact sur les prix des broutards, petits veaux, jeunes bovins et vaches ?

Alors que le marché des bovins dans son ensemble était dans une conjoncture très favorable et rarement vue, la dermatose…

Poulets standard européen
Poulet : plus de 300 €/100 kg, le marché européen s’emballe

Les prix européens du poulet s’envolent, car la production progresse moins vite que la consommation. Si l’Ukraine est un peu…

 Emmanuel Bernard, président de la section bovine d’interbev
Sommet de l’élevage 2025 : « La première chose à faire, c’est de faire naître les veaux ! » pour Emmanuel Bernard, Interbev bovins

Alors que le Sommet de l’élevage commence, Emmanuel Bernard, éleveur bovin et président d’Interbev bovin revient pour Les…

Porc : « le choix de la Chine de cibler l’agriculture européenne n’est pas anodin »

Les Marchés ont échangé avec Simon Lacoume, économiste sectoriel chez Coface, expert mondial en assurance-crédit, pour…

graphique de la cotation entrée abattoir du JB R
Le prix des taurillons R dépasse les 7 €/kg

Les prix des jeunes bovins français grimpent nettement depuis le mois d’août et dépassent un nouveau record historique, même s…

Poules standard dans un poulailler automatisé
Le Sud-Ouest se tourne vers le poulet standard pour concurrencer les importations

La France reste confrontée à la hausse des importations de poulets standards, qui représentent désormais un poulet sur deux.…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio