Aller au contenu principal

[Edito] Vertus et risques de la transparence

Transparence
© Pixabay

La flambée des prix du blé tendre depuis quelques semaines renchérit le coût des aliments pour animaux. Or « les distributeurs réclament une baisse de 4 % des prix alimentaires, alors que les industriels réclament une hausse de 4 % », a alerté Christiane Lambert, présidente de la FNSEA lors de ses vœux à la presse le 5 janvier. Soit « un différentiel de 8 % entre les exigences des divers acteurs, ce qui est énorme », a-t-elle commenté. Après une année 2020 si particulière, où la solidarité a pu s’exprimer tout au long de la chaîne alimentaire pour nourrir une France confinée, les négociations commerciales semblent une nouvelle fois se dérouler dans un climat tendu. Que peut faire l’État pour améliorer les choses ? Changer à nouveau la loi ? Dans une « économie qui n’est pas administrée et où l’entente n’est pas possible », comme le rappelle Julien Denormandie dans l’interview accordée à Réussir-Agra, difficile d’agir dans une négociation où prime le rapport de force, si ce n’est en essayant de changer les états d’esprit. La loi Egalim a déjà contribué à faire évoluer les relations, mais ce n’est pas suffisant, reconnaît le ministre de l’Agriculture qui a missionné l’ex-patron de Système U, Serge Papin, pour trouver des solutions. Ses propositions semblent trouver un écho favorable auprès du ministre : encourager les contrats pluriannuels (ce que prône aussi la commission d’examen des pratiques commerciales pour les MDD) et rendre plus transparente la répartition des marges entre les maillons de la chaîne à l’aide d’un tiers de confiance, chargé en quelque sorte de vérifier que la théorie du ruissellement s’applique. Si la première mesure semble relever du bon sens, la seconde paraît plus difficile à mettre en place. Julien Denormandie voudrait passer de la guerre des prix à la transparence des marges. Une notion qui risque d’en effrayer plus d’un, alors que les industriels et notamment les PME revendiquent le droit de fixer librement leurs tarifs. Cette bonne volonté de transparence ne risque-t-elle pas de renforcer encore le pouvoir des distributeurs sur leurs plus petits fabricants ?

Les plus lus

Extrait de l'infographie : Viande et volaille, des filières en crise
L'infographie sur la crise des filières viande et volaille en France

La production a reculé ces quinze dernières années dans toutes les filières animales. Les habitudes de consommation évoluent,…

Camion de la Cooperl
La Cooperl donne un coup au financement du Marché du Porc Breton

La FRSEA Bretagne et la FRSEA Pays de la Loire accusent la Cooperl de mettre à mal l’ensemble des outils collectifs utilisés…

rayon charcuterie en supermarché avec consommatrices
Baisse des achats de viande et volaille : quelles catégories s’en sortent en 2023

Dans un rayon viande et volaille assez morose en 2023, plombé par l’inflation, le poulet affiche tout de même des progressions…

deux conteneurs, un peint du drapeau de l'union européenne, l'autre peint avec le drapeau chilien.
Accord de libre-échange UE Chili : ce que ça change pour les produits agricoles

Le Parlement européen a voté l’accord de libre-échange avec le Chili. Il est fortement redouté par la volaille

emballage alternatives végétales
La contre-attaque des alternatives végétales françaises

Si la filière viande s’est réjouie du décret interdisant steak et merguez végétaux, les entreprises françaises des…

carte de bretagne et cochon
Les 7 chiffres clés de la filière porcine bretonne

C’est dans la région Bretagne que l’activité de la filière porcine est la plus importante de France. Production,…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 704€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio