Vers un ticket InBev-Anheuser Busch ?
Si la rumeur rapportée par Le Financial Times se révélait fondée, une nouvelle opération d’envergure pourrait secouer le domaine de la bière. Selon le quotidien des affaires, le groupe belgo brésilien InBev aurait des vues sur l’américain Anheuser Busch, et pourrait lancer une OPA sur ce dernier. Dans ce cas, une prime de 15 % serait offerte, avec une valorisation record de 46 milliards de dollars, contre une capitalisation de 40 milliards avant ces tractations. Depuis cette annonce, le titre d’Anheuser Busch a bondi à New York et en cas de réussite de l’opération, on assisterait à la plus grande opération jamais menée dans l’univers des boissons alcoolisées. Très présent sur le continent américain, où il fabrique et commercialise la célèbre Budweiser, Anheuser Busch a enregistré des ventes de 16,7 Mds $ l’an dernier (en hausse de 6,2 %) et connaît une belle progression de ses ventes à l’étranger. Pour InBev, premier acteur du secteur en termes de capitalisation, l’opportunité de se renforcer se fait plus pressante alors que les mouvements de regroupement s’accélèrent. Carlsberg et Heineken viennent de se répartir les activités de Scottish & Newcastle, tout juste racheté, tandis que SABMiller (récent acquéreur de Grolsch) et Molson Coors se sont associés aux États-Unis. InBev a présenté au début du mois des résultats trimestriels témoignant d’un début d’année « difficile ». Les volumes vendus ont stagné et le bénéfice net a reculé de manière imprévue, tandis que le coût des ventes par hectolitre a bondi de 9,9 %, dans le sillage de la hausse des matières premières, essentielles dans la bière. Cette situation est une raison supplémentaire d’avaler un rival dynamique, qui présente de plus une belle complémentarité géographique. Car du côté d’InBev, ces résultats mitigés ont eu un effet inverse sur le cours de bourse, à la peine depuis plusieurs semaines. En cas d’échec de l’OPA d’InBev, Le Financial Times évoque même une solution de secours avec un partenariat InBev/SABMiller.