Vers un éco-label ou un label «pêche responsable» européen
La direction générale Pêche de la Commission européenne réfléchit actuellement à l'opportunité de créer un label communautaire « pêche responsable ». Une réunion a eu lieu le 25 novembre dernier et la consultation des professionnels s'achèvera le 1er mars prochain. Selon le compte rendu de la Commission, les pêcheurs eux-mêmes voient aujourd'hui l'intérêt d'un éco-label pour les produits de la pêche, qui serait un moyen de promouvoir, valoriser et récompenser les techniques de pêche responsable. L'éco-label devrait porter sur la durabilité et la responsabilité des techniques de pêche. D'autres aspects comme la qualité, la sécurité et le traitement des déchets industriels ne devraient pas faire partie du référentiel, estiment les professionnels.
Si les pêcheurs voient l'intérêt d'un tel label, ils s'inquiètent néanmoins des conséquences négatives que pourrait générer un mauvais positionnement de ce nouveau signe. Les pêcheurs craignent d'abord que les produits ne portant pas l'éco-label soient considérés par les consommateurs comme des produits issus de techniques de pêche irresponsables. Ils réclament une campagne d'information pour dissiper ces doutes.
Carrefour a déjà son propre logo
Par ailleurs, les professionnels s'interrogent sur le terme même d'éco-label dont les multiples connotations (impact environnemental, déchets, agriculture bio...) peuvent prêter à confusion. Les professionnels penchent plutôt pour une appellation excluant le préfixe éco et lui préférent le mot « responsable ». Certains professionnels ont encore exprimé lors de la dernière réunion leur crainte que cette labellisation conduise à l'interdiction de certains engins de pêche (ndlr : peu sélectifs ou ayant un impact sur l'habitat). Enfin, la plupart des participants ont affirmé que ce label ne devait concerner que la pêche et pas l'aquaculture.
Si la discussion sur la création d'un éco-label européen est en cours, Carrefour a déjà lancé en France son propre logo « pêche responsable » sur des poissons provenant essentiellement d'Islande où une politique de quotas individuels a été instituée (lire LM du 23 septembre).