Vers la « reconquête culturelle » de l’assiette
Par son aspect pionnier, le dossier français n’est pourtant pas si simple à rédiger. Car il ne s’agit pas seulement de décrire notre patrimoine, mais aussi de déterminer comment le mettre en valeur et le transmettre aux générations futures. L’Unesco souhaite en effet qu’au-delà de la preuve de la réelle dimension culturelle qu’il doit apporter, le dossier propose aussi des actions concrètes. « Nous allons vraisemblablement inscrire non seulement la gastronomie, mais le repas gastronomique à la française, entendu comme l’ensemble des éléments identifiés auxquels les Français sont attachés, la recherche de bons produits agricoles, le rituel de la table dans toutes ses dimensions, dont la convivialité ainsi que l’accord entre les mets et les vins, indique Pierre Sanner. Nous ferons la démonstration de l’attachement culturel des Français au repas pris à table, codifié. Il s’agit d’éléments de la culture populaire vivante. Leur maintien et leur transmission demandent la mise en œuvre de programmes d’actions cohérentes. »
Le dossier comportera donc des propositions dans les domaines de l’éducation, de la recherche scientifique, de la sensibilisation du plus grand nombre. Un engagement fort pour que chaque foyer apprenne à prendre le temps, à choisir et à mettre en œuvre produits et contenants adaptés…
« Une véritable reconquête culturelle de l’assiette, qui doit aussi ouvrir la voie de la reconnaissance aux gastronomies d’autres pays », résume Pierre Sanner.