Valorial : les promesses de l’innovation
Quel point commun y a-t-il entre une « souchothèque » de 4 000 bactéries d’intérêt alimentaire, un additif alimentaire « de sécurisation de la flore digestive des porcs » ou encore un biocombustible à base de graisse animale ? Tous ces procédés développés en partie ou en totalité en Bretagne, entreront en application industrielle cette année. Mais ce qui les rapproche aussi, c’est qu’ils sortent tous du pôle de compétitivité agroalimentaire Valorial.
En Bretagne, où a été lancé le pôle de compétitivité « de l’aliment de demain » en 2005, ses dirigeants se félicitent de parler (enfin) de réalisations, après trois ans d’incubation en moyenne. Les entreprises, universités et centres de recherche louent, de leur côté, le rôle central joué par Valorial pour débloquer les fonds nécessaires à la poursuite de leurs projets. « La labellisation par Valorial a été une très bonne caution pour obtenir des financements auprès des instances publiques », voire « a ouvert les yeux sur d’autres projets possibles », disent les porteurs de projet.
Un biocombustible à la sortie d’une andouillerie
Exemple : Biothermie (Vannes) a accéléré la mise au point et l’installation d’un prototype industriel d’un process automatisé de transformation de graisses animales en un biocombustible moins polluant que le fioul. L’unité en fonctionnement dans une andouillerie du Morbihan a nécessité un investissement de 140 000 euros dont 54 000 euros sur fonds propres, 40 000 en avances remboursables et 20 000 par Oseo Bretagne.
En fait, la mise en réseau d’agents économiques et de recherche sur un projet innovant constitue la mission première d’un pôle de compétitivité. Depuis l’annonce de la naissance du pôle Valorial en Bretagne parmi 71 pôles en France, 110 projets ont été labellisés à ce jour en rassemblant 602 entreprises, universités, centres de recherche, centres techniques, parfois les mêmes (5,5 partenaires par projet en moyenne). Les projets, axés majoritairement « microbiologie » et « nutrition santé » ont nécessité 86 millions d’euros d’investissements dont 65 ont été débloqués à ce jour.
Huit projets se répartissent dans la catégorie des projets structurants, 27 dans celle de la recherche collective et 75 émanent d’industriels, confortant ainsi l’orientation « marché » du pôle. Selon Michel Pinel, directeur de Valorial, « un projet nécessite entre deux et cinq ans de recherche avant d’entrer sur le marché ». Le flux d’innovations labellisées « Valorial » devrait donc grossir durant les prochaines années.
Évidemment, la crise économique mondiale fait quelque peu évoluer les projets, « actuellement plus tournés « formulation » et « process » pour faire baisser les coûts ». Reconduit pour trois ans par le gouvernement — comme 39 des 71 pôles en audit en 2008 sur leurs résultats —, Valorial se donne pour objectif de renforcer le maillage de l’innovation dans les régions des Pays de la Loire et de Basse-Normandie, et de structurer les coopérations interrégionales ou nationales dans le but d’emmener ses adhérents sur des projets innovants d’envergure nationale voire internationale.