Vaches maigres pour le foie gras
Après des années de progression régulière 17 000 t en 2003, 18000 en 2004, 18800 en 2005, 19700 en 2006., les professionnels du foie gras souhaitent mettre la pédale douce sur le développement de la production. C'est ce qu'ils ont décidé lors d'un conseil d'administration exceptionnel de l'interprofession (Cifog) le 17 juillet dernier. Lors de cette réunion, producteurs et industriels ont en effet tiré la sonnette d'alarme sur le ralentissement de la progression des ventes, lié selon eux à la forte augmentation du coût de l'alimentation. En 2006, « les achats des ménages pour leur consommation à domicile sont passés de +2 % à +1 %, les ventes en grandes surfaces ont progressé de 4,4 % en 2006 (contre +6,7 % en 2007) », tendance qui « se poursuit en 2007 », est-il écrit dans le dernier numéro de Foie gras info, le bulletin du Cifog. Autre motif d'inquiétude pour la demande : les menaces régulières pesant sur l'exportation en raison de la présence de la grippe aviaire en Europe.
Demande d'extension
Dans le même temps, l'offre française ne recule pas, bien au contraire. L'interprofession pronostique une progression de la production nationale de l'ordre de +4 % pour 2007. Le Cifog explique ce phénomène par « une évolution des approvisionnements de quelques intervenants vers une filière interne » et par « la venue de nouveaux producteurs reconvertis d'autres filières animales en crise », comme l'aviculture ou le veau de boucherie. Pour éviter un déséquilibre durable entre l'offre et la demande, l'interprofession a décidé de prendre le taureau par les cornes et prévu des mesures collectives de régulation du marché. Celles-ci consistent, entre autres, à « geler pendant un an la création d'ateliers de gavage en logements individuels et supérieurs à 200 places », à « réduire la production de canards gras en 2008 pour les producteurs engagés dans une filière dite longue », et à « imposer une obligation de déclaration des volumes très tôt dans l'année pour améliorer la réactivité de la filière ». Ces accords vont être soumis pour avis aux pouvoirs publics en vue d'une demande d'extension qui rendrait ces mesures obligatoires.