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Unilever met à mal le cornichon français

Face au risque de désengagement du groupe Unilever qui pourrait importer tous ses cornichons en 2005, les producteurs de l’Yonne sont inquiets. Pour sauver leur filière, ils plaident pour un label « cornichon de France ».

Les membres de la Sica (société d’intérêt collectif agricole) d’Appoigny, dans l’Yonne, sont inquiets. Alors que la structure coopérative vient de fêter son 40e anniversaire, le groupe Unilever, qui commercialise leurs cornichons sous les marques Maille et Amora, a émis des doutes sur l’année 2005. En clair, le groupe pourrait décider de conditionner uniquement des cornichons d’importation, dans son usine d’Appoigny. Ce qui serait une catastrophe pour la vingtaine de producteurs que compte la Sica. « Il y a dix ans, nous étions encore 60 producteurs et on pesait 4 500 tonnes », indique Fabien Evrard, président de la Sica.

Concurrence indienne

Aujourd’hui, il reste une vingtaine de membres produisant de 2000 à 2 500 tonnes de cornichons, sur une surface d’une centaine d’hectares, contre trois cents en 1995. Un hectare rend environ 10 tonnes de calibre fin, 5 à 7 tonnes de calibre moyen et autant de gros calibre. « Unilever n’en finit plus de serrer la vis. Cette année, il a décidé de nous acheter seulement 2 175 tonnes, contre 2 350 tonnes l’année dernière. Et tout ça au même tarif » déclare le président de la Sica. 2,10 euros pour les cornichons extra-fins de 10 à 15 mm, 1,66 euro pour les 15-17 mm, 1,49 euro pour les 17-19 mm... Pour les moyens les prix chutent à 0,72 euro et à 0,56 euro pour les petits gros !

« C’est vrai que la grande distribution a fait beaucoup de mal à la filière en décidant de commercialiser sous MDD le cornichon moyen aigre-doux », relève Fabien Evrard.

Mais il ne manque pas de pointer du doigt la politique d’Unilever. « Ils importent à 80 %, principalement d’Inde et un peu de Madagascar et du Maroc, les 110 000 tonnes de cornichons qu’ils conditionnent à l’année ». L’industriel, qui est aussi administrateur de la Sica, a informé les producteurs icaunais de ses perspectives.

« Il y a un risque certain de non-reconduction des contrats. Nous avons donc aucune lisibilité pour 2005. Aujourd’hui il n’est pas certain que l’on demeure fournisseur d’Unilever », indique le président. Et il montre aussi du doigt le désengagement d’Unilever mais aussi du groupe PRI (deuxième client de la Sica) qui ont décidé de ne plus investir dans la génétique et la mécanique. « Et c’est terrible, car il n’y a qu’avec la mécanisation du ramassage que l’on aurait pu devenir compétitif, face aux Indiens qui sont les premiers producteurs du monde, avec 70 000 tonnes ».

Valoriser le cornichon français

Considérant que la grosse majorité des consommateurs français de cornichons sont concentrés sur un très gros quart Nord-Est de la France, la Sica souhaite que l’on valorise le cornichon français. « Il faudrait que l’industriel, en l’occurrence Unilever, commercialise nos cornichons sous une bannière, ou plutôt un label « cornichon français » ou « cornichon de France» à l’instar de ce que font déjà les établissements Guy Briand, du groupe PRI qui absorbe 20 % de notre production, avec des besoins en constante augmentation d’une année à l’autre », suggère le président de la Sica qui ne croit pas vraiment trouver des solutions du côté du bio. Pourquoi ? « C’est très simple, le cornichon est très sensible à la maladie du mildiou. Beaucoup plus que la vigne. Et puis, des cornichons bio seraient vraiment beaucoup plus chers ».

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