Aller au contenu principal

Une convention d'engagement signée par les distributeurs


> La convention comprend l'interdiction de détruire les invendus alimentaires consommables.
Censurées de la loi de Transition énergétique, les mesures contre le gaspillage alimentaire ont été reprises dans une convention d'engagements volontaires.

Après plusieurs jours de polémiques, les enseignes de la distribution et le gouvernement ont signé, le 27 août, une série d'engagements volontaires sur le gaspillage alimentaire. Tout a commencé par la loi de Transition énergétique, votée le 22 juillet à l'Assemblée nationale et publiée au Journal officiel le 18 août. Y figuraient une série de dispositions relatives au gaspillage alimentaire, dont la majorité a été censurée par le Conseil constitutionnel, le 13 août, pour des raisons de procédure. En réponse, la ministre de l'Écologie Ségolène Royal, a réuni, le 27 août, les distributeurs, qui ont signé de manière volontaire, une convention d'engagement. « C'est une démarche positive qui permet de ne pas passer par la loi », a fait valoir Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), à la sortie de la réunion. Les signataires s'engagent ainsi à appliquer les mesures prévues par l'article 103 de la loi de Transition énergétique, censurées par le Conseil constitutionnel.

Elles s'articulent autour de quatre grands thèmes : la mise en place d'actions de prévention du gaspillage alimentaire ; l'interdiction de détruire les invendus alimentaires consommables ; le don par des fabricants de produits de marque distributeur ; la généralisation à toutes les enseignes de plus de 400 m2 de la mise en place de conventions de don. « Les parties conviennent d'organiser un premier bilan d'étape sous trois mois », précise la convention. Avant la réunion, Michel-Édouard Leclerc, le patron des centres E.Leclerc, et Serge Papin, le PDG de Système U, se sont vivement insurgés contre la ministre, dénonçant un « coup de communication » et soulignant « l'exemplarité » de la grande distribution dans sa lutte contre le gaspillage alimentaire.

DES ENSEIGNES DÉJÀ ENGAGÉES CONTRE LE GASPILLAGE

Selon un rapport de Guillaume Garot, remis en avril, la grande distribution n'est responsable que de 5 à 10 % du gaspillage alimentaire, avec entre 562 000 et 750 000 t gaspillées par an. Elle arrive loin derrière la restauration et les ménages, qui sont responsables respectivement de 15 % et 70 à 75 % du gaspillage alimentaire. Pour la Fédération des banques alimentaires, la distribution est le premier donateur alimentaire, à hauteur de 35 % l'année dernière. C'est « l'équivalent de 120 millions de repas distribués par an », pour la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD). Avant la réunion du 27 août, les enseignes ont rappelé leurs actions contre le gaspillage. Carrefour a indiqué avoir donné l'équivalent de 77 millions de repas. E.Leclerc, Intermarché et Système U ont instauré, par exemple, des rayons à dates courtes, où les produits sont vendus moins cher.

Les dates de péremption en première ligne

Le ministère de l'Écologie a lui aussi pris une série d'engagements, dont la mise en place d'un groupe de travail « avec les acteurs concernés (fabricants, distributeurs, ministère de l'Agriculture…) sur les améliorations à apporter à la réglementation applicable aux durées limites de consommation ». « L'inscription de la DLUO est interdite sur les produits alimentaires figurant à l'annexe X au règlement (UE) no 1169/2011 du Parlement européen et du Conseil », précise le $ 1 de l'article 103 de la loi de Transition énergétique, validé par le Conseil constitutionnel. Il s'agit par exemple des fruits et légumes frais n'ayant pas fait l'objet d'un épluchage ou d'un découpage, des produits de la boulangerie-pâtisserie ou encore des vinaigres. La loi de Transition énergétique prévoit aussi la mise en place d'un plan de lutte contre le gaspillage alimentaire dans les services de restauration collective, à partir de septembre 2016.

Rédaction Réussir

Les plus lus

transport terrestre animaux
Transport des porcs : une nouvelle loi qui pourrait coûter 107 millions d’euros à la filière

Une possible évolution de la législation du transport ne garantira pas forcément le bien-être des porcs. C’est ce que relève l…

Charcuterie
« Si on veut du porc français, il faut créer des élevages en France »

Les charcutiers sont frappés de plein fouet par la baisse de production porcine en France. Elle entraîne une hausse des…

« La France importe déjà du Mercosur pour 1,92 milliard d’euros de produits agricoles et agroalimentaires »

Ingénieur de recherche en économie de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (…

Nouveau record des prix du beurre : « Ça ne reflète pas le marché »

La cotation Atla du beurre cube a franchi un nouveau sommet historique sur la semaine 48, alors que la tendance de marché est…

conteneurs au port du havre
Mercosur : Produits laitiers, vins et spiritueux, ces filières ont-elles un intérêt à l’accord ?

Alors que la colère agricole retentit de nouveau, rallumée par l’approche de la conclusion d’un traité avec le Mercosur, la…

un poing géant aux couleurs du brésil écrase un tracteur
Mercosur : « Nous sommes aujourd’hui à un tournant décisif » s'alarment quatre interprofessions agricoles

Les interprofessions de la viande bovine, de la volaille, du sucre et des céréales étaient réunies aujourd’hui pour réaffirmer…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio