Un séminaire explosif, jeudi, à la FNSEA
La FNSEA réunit ce jeudi à son siège rue de la Baume un « séminaire » à huis clos très attendu, au cours duquel il sera essentiellement question des marges de manœuvre de négociation laissées par l’accord récemment signé sur la PAC. Les présidents des associations spécialisées, les présidents de régions et les membres du conseil d’administration (soit environ 80 personnes) y participeront. Concrètement, il s’agit de convaincre les céréaliers de lâcher un peu de lest tout en obtenant des éleveurs, seuls vainqueurs de la négociation de Bruxelles, de rester modestes dans leurs exigences. L’exercice promet d’être périlleux, tant les dirigeants des associations spécialisées, souvent modérés à Paris, sont poussés par leur base à radicaliser leur discours (les appels à la grève du lait par la Coordination rurale n’arrangent pas le climat…). La FNSEA, qui célébrait encore vendredi, après le verdict du procès Unigrains, la fameuse solidarité paysanne « entre des filières qui ont besoin les unes des autres » risque de devoir remettre ces élans de générosité au frigidaire. Le président d’Orama (producteurs de grandes cultures) a posé le décor dans un éditorial menaçant de SCOP-info, la lettre des producteurs. Extraits : « Dans la position d’arbitre où se trouve la FNSEA aujourd’hui, il faut cependant lui redire que notre engagement syndical à ses côtés n’a de sens que si cette vision-là (Ndlr : celle d’une agriculture « dynamique » et « innovante ») est ardemment défendue. Il est inconcevable que seul parle fort un secteur qui tient sans vergogne un langage similaire à celui de la Confédération paysanne », allusion transparente à la FNB. « Vous avez aimé le Congrès de Reims(du PS) ? Vous adorerez le séminaire FNSEA », s’amuse un observateur. Pas sûr que la rue de la Baume apprécie la comparaison…