Un regard syndical sur la restauration collective
Il y a une semaine, la CGT a organisé les premières assises nationales pour une restauration « collective, sociale et solidaire », qui ont eu comme objet l’élaboration d’une charte de référence sur la restauration collective. Ce document « servirait de base de travail à tous les élus et mandatés ayant la responsabilité de cette activité ». Souvent gérée en amont par les comités d’entreprise, des associations ad hoc ou les instances représentant le personnel, la restauration « ne peut pas être abordée que par l’aspect de la gestion » a déclaré Michel Scheidt, organisateur des assises. « Il faut un regard plus syndical sur le sujet. Quant il est présent, c’est au syndicat de s’occuper de l’alimentation. La vraie question, c’est de garder la maîtrise d’ouvrage. La maîtrise d’œuvre nous intéresse moins » a t-il poursuivi.
Une nouveauté de la part d’un syndicat
Les préoccupations des élus où syndicalistes en charge de la restauration collective sont nombreuses, en matière de gestion financière, de formation, de normes d’hygiène ou de mutualisation et de création de restaurants inter-entreprises ou inter-administratifs. La dimension sociale transparaît dans ce projet, alors que 53% des salariés travaillent dans des entreprises dépourvues de CE. Concrètement, la CGT entend réduire au maximum le décalage entre les demandes des salariés et la réalité concrète de leur restauration.
Mais l’établissement d’une charte, dont les contours restent à définir, ne serait pas dénué d’intérêt pour le Modef (Mouvement de défense de l’exploitation familiale agricole), un syndicat agricole proche de la CGT et du parti communiste. Son président Xavier Compain a utilisé l’expression imagée de « mettre les bottes dans le plat de la restauration collective », car « ce type de restauration représente un débouché pour les paysans ». Dans cette optique, la charte de la CGT pourrait, pourquoi pas, inciter à l’approvisionnement via des filières courtes, avec un contrat entre les acheteurs des restaurants et les agriculteurs locaux. « Ce que nous convenons de mettre en œuvre est exigeant pour nos métiers et nos organisations, mais le premier des commerces équitables c’est d’être équitable ici même » assure le président du Modef.