Un projet de relance pour l’abattoir de Louhans
Avec des pertes de l’ordre de 80 000 euros, une baisse de la production de 10 % et une augmentation des charges de 50 %, l’avenir de l’abattoir de Louhans, en Saône-et-Loire, était plutôt sombre en décembre dernier. Faute d’une mise aux normes nationales et européennes et d’une rentabilité avérée, l’établissement devait fermer ses portes. Mais c’était sans compter sur la détermination de Guy Pont, éleveur, négociant et boucher détaillant implanté dans la commune. Ce professionnel qui bénéficie de plus de 30 ans d’expérience dans le secteur, a refusé de voir disparaître, le seul outil d’abattage de la zone. « La fermeture de l’abattoir remettait en cause ma propre activité car j’utilise cet outil régulièrement. De plus comme j’ai été le responsable financier de la structure de 1995 à 2001 je connaissais son potentiel de développement», explique Guy Pont qui a été nommé, en décembre dernier, directeur général de l’abattoir afin de pouvoir reprendre en main la gestion de l’entreprise.
Il a mis au point un projet de relance qui s’appuie sur plusieurs leviers de croissance. Le premier consiste en une remise aux normes des locaux afin d’obtenir l’agrément nécessaire à la poursuite d’activité. A l’origine chiffré par la mairie de Louhans à 1,1 million d’euros, le montant des travaux a été revu à la baisse (240 000 euros) grâce à la réalisation de nouveau devis. Ce budget financé par la municipalité ainsi que les conseils général et régional, sera remboursé par les bouchers sous forme de taxe d’usage. Le projet comprend la création d’un système complet de traitement des eaux ainsi que la rénovation des sols, des peintures, des bureaux et des sanitaires. L’établissement sera également équipé d’une nouvelle salle de stockage, de raille et roulette galvanisés et de nouvelles porcheries et bouverie. Les appels d’offre sont actuellement en cours et Guy Pont espère pouvoir obtenir l’agrément d’ici décembre prochain.
Un engagement de 12 bouchers
Le second axe de développement est d’atteindre un volume d’abattage annuel de 500 tonnes pour une capacité totale de 1 400 tonnes. Cette stratégie passe par l’engagement de 12 bouchers de la zone d’utiliser la structure. Ils devraient représenter 300 tonnes. Ces volumes seront complétés par le service aux particuliers. Guy Pont table sur 620 abattages par an. Enfin, l’abattoir de Louhans est en pourparlers avec une entreprise jurassienne pour un volume de 50 porcs par semaine. C’est l’agrément « abattoir de montagne » qui permet à celui-ci de prétendre à la signature de ce contrat. En effet, la viande de ces porcs étant destinée à la fabrication de saucisses de Morteau sous signe de qualité, les bêtes doivent être tuées dans un établissement ad hoc.
Enfin, le dernier levier de croissance est une réorganisation interne de l’abattoir. La direction a licencié un salarié et mis en place un programme de formation pour l’équipe de 3 personnes restantes. « Dès que la relance sera amorcée nous réembaucherons », rassure Guy Pont.
Loin de se contenter de relancer l’abattoir, le porteur de projet mise également sur la diversification. Il envisage, en effet, de créer un atelier de découpe d’ici 2 ans.