Un plan stratégique de la pêche à l'étude
Maintenir la diversité et la complémentarité des métiers et des produits ; éviter la sur- pêche au moyen de techniques et procédés permettant de réduire les captures à la source plutôt que de limiter le nombre de bateaux ; développer l'attractivité des métiers de la mer ; structurer la filière : ce sont les quatre idées force qui ressortent, pour le secteur des pêches maritimes, de la vaste consultation lancée en décembre dernier par la région Bretagne et dont les résultats ont été rendus publics, mardi 4 juillet à Pont-L'Abbé (Finistère). Ces assises ont abordé l'ensemble des maillons de la filière mer, de la production à la transformation en passant par la protection de l'environnement des zones côtières.
La région Bretagne cernée au nord, à l'est et au sud par la mer compte 6 000 marins, soit 30 % des effectifs français. Près de 1 500 navires de pêche débarquent dans ses ports 301 000 tonnes de poissons, soit l'équivalent de 51 % des captures de pêche françaises.
Et pourtant, à tous les niveaux, les acteurs s'inquiètent. Des mutations sont en cours, du fait des évolutions réglementaires au niveau mondial : libéralisation des échanges dans le cadre de l'OMC, et communautaire avec le FEP (Fond européen de la pêche).
Ne pas subir Bruxelles en matière de politique
En Europe, sur la période 2007-2013, chaque État membre devra proposer à Bruxelles un plan stratégique national dans lequel il indiquera ses objectifs de développement de pêche et d'aquaculture, en lien avec la politique communautaire des pêches.
La France a proposé à la mi-juin son plan d'avenir de la pêche. A son tour, la Bretagne apporte sa contribution au débat. Pour parvenir à la réalisation de ses quatre objectifs-ses quatre idées-force-, la filière pêche bretonne propose une longue liste de moyens qu'il serait trop long de décrire ici.
Notons cependant que pour « améliorer la rentabilité des entreprises de pêche », le groupe juge prioritaire la diminution des taxes, demande l'intensification des expérimentations en faveur de l'économie d'énergie. Le groupe insiste également sur les mesures à mettre en œuvre pour faciliter la transmission des entreprises.
Au chapitre de l'attractivité des métiers, parmi de nombreuses propositions, le groupe propose de structurer l'offre de formation tout en organisant une politique de communication positive sur les métiers de la pêche auprès des jeunes. Mais à la condition que les conditions de travail à bord s'améliorent : la pêche professionnelle reste parmi les métiers les plus accidentogènes en France.
Jean-Yves Le Drian, président du conseil régional de Bretagne, sait que le travail à réaliser avant la rédaction finale de son plan stratégique régional, en décembre, va être intense. « D'ici décembre, nous devrons avoir une première série de mesures opératoire et pas simplement déclamatoire », a-t-il souligné.
Le président de la région Bretagne suggère même qu'un label régional soit inventé pour « faire valoir la qualité des produits bretons. Et pourquoi pas une charte éthique» pour mettre en avant les méthodes de pêche respectueuses de l'environnement, s'est interrogé en substance Jean-Yves Le Drian.