Un nouveau président pour Interbovi Bretagne
L’interprofession bovine bretonne (Interbovi) vient de changer de président, en vertu de la règle de l’alternance entre les représentants de l’amont et de l’aval de la filière. Olivier Allain, issu du syndicalisme agricole, remplace Hervé Goar, du collège des industriels. Mais les objectifs interprofessionnels demeurent. La Bretagne conserve son leadership en France, avec 20 % des tonnages de viande de bœuf. Or, la disponibilité en viande se réduit chaque année. La production bretonne a encore baissé de 8 % entre 2004 et 2005 (623 000 gros bovins), comme en 2003 et 2004, essentiellement en raison de la baisse des effectifs laitiers. La Bretagne ne fournit que 70 % des besoins des industriels de son territoire qui doivent aller chercher leurs gros bovins en Normandie, Pays de la Loire et Poitou-Charente. Au prix plus élevé de la viande s’ajoutent donc des coûts d’approche. Le risque grandit de voir se développer les importations. Selon Jean-Claude Guérin, la profession n’a qu’une hantise : laisser s’installer en Europe des opérateurs argentins ou brésiliens, à l’instar de ce que la filière volaille a connu à partir de 2001. Interbovi Bretagne s’associe aux actions des groupements de producteurs qui veulent favoriser l’installation d’éleveurs en viande bovine. « Mais il y a un problème, relève Jean-Claude Guérin. Le prix des broutards s’envole et favorise leur vente en vif à l’exportation, ou leur engraissement tardif pour amortir leur coût. Ce qui ne va pas sans poser problème aux abatteurs.»
Nos abonnés trouveront, jeté sous le film de routage, notre encart «Enquête Les Marchés».