Un moral retrouvé
Il y a les chiffres, et puis il y a les impressions. Les statistiques définitives de fréquentation, on ne les connaissait bien sûr pas encore, ce vendredi. Mais tout portait à penser que la 44e édition du salon international de l’Agriculture allait rassembler un nombre de visiteurs largement supérieur à l’édition 2006, un millésime marqué par une certaine morosité. L’effort fait sur les préventes de billets, la publicité drainée par le « train de l’agriculture » dans le mois qui a précédé, les efforts spectaculaires réalisés par les organisateurs et les exposants pour rendre le salon plus confortable et plus aéré ont incontestablement contribué à attirer le public. Mais le succès d’un salon ne tient pas qu’à son bilan comptable. L’ambiance générale, la qualité des contacts entre professionnels, avec le grand public ou les institutionnels comptent aussi dans le jugement que l’on porte sur une manifestation. Or cette édition a à la fois illustré et révélé un regain de confiance de la part du monde agricole. Confortés par l’amélioration de leur situation économique et par l’absence de crise majeure, les agriculteurs et leurs organisations professionnelles ont pu débattre sereinement cette année avec la société française, qui profite chaque année de cette occasion pour sonder le moral de son agriculture. Le rôle écologique accordé aux cultures destinées aux biocarburants a rendu également une certaine fierté à un monde agricole copieusement culpabilisé ces dernières années. Un peu de ce moral retrouvé s’est manifesté lors des passages des candidats à l’élection présidentielle. En dépit de toutes les difficultés qu’il traverse, le monde agricole aura encore été beaucoup été écouté cette année. Espérons qu’il aura aussi été entendu.