Un marché encore très déprimé
La situation très détériorée du marché du vin a de quoi inquiéter. Les circonstances étaient en effet a priori favorables, en début de campagne, à un écoulement rapide de la vendange 2008. La dernière récolte s’est en effet caractérisée par des volumes exceptionnellement bas : 43 millions d’hectolitres, en raison du gel ayant sévi au printemps 2008, et d’une météo humide qui s’est installée pendant la plus grande partie du printemps et de l’été. Ce chiffre situait la récolte presque 10 millions d’hectolitres plus bas que la moyenne des dix années précédentes. La médiocrité de la conjoncture tient sans doute en partie à la crise et notamment à la chute des exportations depuis le début de l’année, très nette dans certaines régions et vers certaines destinations. En valeur, les exportations de champagne se sont ainsi effondrées de 50 % en volume comme en valeur lors du premier trimestre 2009. Cette baisse a affecté pratiquement toutes les régions, mais surtout le Val de Loire (-35 %), la Bourgogne (-31 %) et Bordeaux (-23 %). La Provence est l’une des rares régions épargnée (volumes stables, valeur en hausse), grâce à la passe très favorable traversée par les rosés. Les prix sont sous pression depuis des mois, notamment en entrées de gamme. Le 8 juillet, les cours officiels communiqués par FranceAgriMer en rouges et rosés faisaient état de cours à 36,40 euros l’hectolitre pour du vin de table de 11° à 12° et de 53,93 euros pour les vins de pays de plus de 12°, soit les deux catégories les plus représentées. A noter néanmoins que l’activité est traditionnellement beaucoup plus ralentie à cette époque de l’année sur le marché du vin. La récolte, bien supérieure, de 2009 fait redouter une nouvelle crise sur le marché, d’autant que les cartes de la segmentation des vins seront largement rebattues.