Un licenciement économique annulé par manque de justifications
Le conseil des prud'hommes de Guingamp (Côtes d'Armor) a annulé le licenciement en 2004 d'une salariée d'un abattoir pour raison économique, arguant que l'employeur n'avait pas justifié de la réalité de ses difficultés économiques, a-t-on appris lundi auprès du conseil. Dans son jugement, qui pourrait faire jurisprudence, le tribunal estime que le licenciement de la salariée était "injustifié et dépourvu de cause réelle et sérieuse". Socavi, une filiale de volailles du groupe Unicopa, n'a pas apporté "l'ensemble des éléments permettant d'apprécier la réalité de ses difficultés économiques et le bien fondé du licenciement", selon lui. La société de Saint-Nicolas-du-Pelem n'a déposé "aucune compte auprès du greffe du tribunal de commerce", et "aucun bilan financier du groupe Unicopa, n'apparaît au dossier", a déploré le Conseil des prud'hommes. La Socavi avait fermé sa chaîne d'abattage de poulets en mai 2004, dans le cadre d'une restructuration, entraînant quelque 150 suppressions d'emplois. Une partie des salariés a été reclassée sur d'autres sites, et une cinquantaine de personnes ont été au final licenciées. "Il apparaît curieux qu'une entreprise qui indique avoir des problèmes économiques mais refuse de publier ses comptes, puisse obtenir des indemnités de l'État pour le reclassement d'une partie de ses salariés", a indiqué l'avocat de la plaignante, Me Yves Boutin.