Un brusque retournement
Si le soja, sous la conjugaison de certains éléments conjoncturels comme la baisse du pétrole, la hausse du dollar ou les prises de profits sur les marchés à terme, a manifesté une forte détente après la tension de la semaine dernière, les fondamentaux de ce marché demeurent haussiers, du moins à court terme. Ils sont dominés par les médiocres perspectives de récolte argentine qui tombent à 40 millions de tonnes, voire 39 millions de tonnes contre 43/44 millions de tonnes annoncées il y a un mois et 46,2 millions de tonnes réalisées l’an dernier. Et les producteurs argentins ne montrent aucun empressement à venir sur le marché d’exportation pour le moment. Néanmoins, la rétention d’offres argentine entraîne la création de stocks importants (6,2 millions de tonnes au 1 er mars, contre 2 millions de tonnes il y a un an) qui risquent de devenir pesants. L’autre facteur de fermeté est la capacité d’achat des principaux pays importateurs ; la Chine continue de tirer sur le marché américain, même si certains observateurs considèrent qu’avec les volumes importés par la Chine ces derniers mois, ce pays aura bientôt couvert ses besoins.
En ce qui concerne le colza, il s’était aligné à la hausse la semaine dernière sur le soja pour le suivre dans sa détente en début de cette semaine (voir ci-contre).
Le marché du colza reste caractérisé par une grosse activité internationale. Il est dominé par la production canadienne record qui cherche activement à se placer auprès des pays importateurs dont la Chine, toujours elle, qui est aux achats sur le marché canadien malgré la bonne récolte locale. Quant à l’Union européenne, elle devrait importer, cette campagne, plus de 3 millions de tonnes. Outre l’offre canadienne, l’UE trouvera beaucoup plus à proximité celle de l’Ukraine qui consacre sa culture de colza essentiellement à l’objectif de l’exportation. L’huile de colza, avec le bas niveau de prix atteint se révélait particulièrement compétitive, notamment avec la remontée du prix du pétrole ; mais depuis, le pétrole est repassé sous la barre des 50 euros ; compétition à suivre.
Le tournesol n’a pas suivi, pour le moment, le recul du complexe oléagineux et les prix ont poursuivi leur progression (voir ci-contre).
France : augmentation des surfaces colza et reprise du pois
Selon la note du ministère de l’Agriculture sur l’état des cultures, après la baisse de ces deux dernières années, la surface de colza enregistre une reprise de 1,6 % sur 2008 à 1,45 million d’hectares, confirmant sa progression (+ 6, 3 %) sur la moyenne 2004-2008.
Bonne surprise pour les pois protéagineux qui, après l’effondrement de ces dernières années, affichent un redressement de près de 7 % sur 2008 avec une sole de 108 000 ha. Le retard reste néanmoins de 54,4 % sur la moyenne 2004-2008.