Un ancien de Vico développe la purée de légumes
L’ex-directeur général de Vico, Joël Scheck, présente avec enthousiasme les projets ambitieux de la PME manchoise, Créaline, qu’il dirige depuis juillet 2003, date à laquelle l’entreprise familiale a été rachetée par l’homme d’affaires Gilbert Levet (ex-propriétaire de la société Blini) et Unigrains. « N otre ambition, c’est de franchir la barre des 12 millions d’euros à horizon de trois ans», avance-t-il. Avec un effectif de 60 à 80 personnes, selon les saisons, Créaline a réalisé en 2004 un chiffre d’affaires de 9 millions d’euros.
Ses fondateurs, les époux Ryckeboer, pionniers sur le développement des salades préparées en sachet, ont misé dès 1991 sur la fabrication de purée de légumes (80 % de l’activité) et, dans une moindre mesure, de soupes fraîches (15 à 17 % de l’activité, le reste étant du négoce de produits snacking, type guacamole ou caviar d’aubergine). Un marché de niche qui représente actuellement 1 000 tonnes de purée et dont Créaline détient incontestablement la première place avec 90 % de part de marché. Ses gammes de purée (380 g et 180 g) et de soupes (1 litre et bol) de légumes, issus à 95 % du bassin maraîcher de la Manche Créaline s’approvisionne auprès de producteurs indépendants, du groupement des producteurs légumiers de la Manche et de coopératives comme Agrial., pratiques (micro-ondable) et cuites à la vapeur, ont réussi à conquérir une clientèle urbaine, plutôt aisée.
Mais les produits Créaline ne sont encore présents que dans un magasin de grande distribution sur deux. Après un an de rationalisation et de professionnalisation de l’outil industriel et des produits, Créaline espère conquérir de nouveaux marchés. Les recettes ont été allégées et la texture aérée pour coller davantage aux attentes du consommateur. L’emballage a été rajeuni. Les prix de trois produits phare — courgette, brocoli, pois cassé- ont été revus à la baisse de 6 à 8 %. Pour créer une animation de rayon, Créaline lance aussi le concept de purée de saison : 5 références se relaieront tout au long de l’année avec le même gencod (artichauts, potiron, marrons, céleris, poireaux).
Une présence qui s’impose à divers salons
En parallèle, la PME est en train de se doter d’une véritable force de vente qui comptera rapidement 8 personnes. L’entreprise fait également des efforts en matière de communication et sera présente à divers salons : diétecom, salon minceur et nutrition et au Sirha 2006. « On travaille à la restauration collective, on a déjà quelques exemples en restauration commerciale ou en enseigne de redistribution. On pourrait aussi s’étendre à l’hospitalier ou aux résidences de séniors. Des partenariats en B to B (co-packing, amalgame…) sont en cours de finalisation. Mais l’offre reste à peaufiner», souligne Joël Scheck. Le vrai démarrage en RHF devrait se faire en 2006.
Pour 2005, Créaline vise le retour d’une croissance à deux chiffres. Pour répondre à l’accroissement de la demande, 4 % du chiffre d’affaires a été investi en 2004 dans l’outil industriel (création d’une nouvelle ligne pour les purées) et 5 % du CA sera à nouveau injecté cette année dans la chaîne de conditionnement.