Ulysse répond à la sirène de la légine
En cette période de raréfaction de la ressource, les poissons sauvages de qualité sont devenus très convoités, même à des prix élevés. C’est le cas de la légine, dont Interpral-Ulysse assure désormais l’importation en France via ses entrepôts de Dunkerque. Réunis cette semaine à Paris autour de deux chefs afin d’en assurer la promotion dans l’Hexagone, de nombreux acteurs de la filière distribution, produits de la mer et autres journalistes découvraient ce monstre préhistorique carnassier de l’hémisphère sud (2 m pour 80 kg) sous la forme plus avenante de portions révélant une chair fondante et une texture de satin blanc.
Un quota de 5 100 tonnes pour la zone Kerguelen
Très prisée aux Etats-Unis, au Japon et dans le reste de l’Asie qui représentent 90 % du marché, la légine reste confidentielle en Europe où elle est essentiellement destinée à la communauté asiatique. En l’absence de réglementation jusqu’à 1996, la pêche à la légine a longtemps été anarchique, pratiquée qu’elle était par des « pirates » chiliens et argentins. Avec l’augmentation des cours de ce nouveau gisement baptisé « l’or blanc », la pêche à la légine est aujourd’hui très sérieusement encadrée. Seule la pêche à la palangre est autorisée et des quotas sont imposés. Chaque année, un total admissible de capture (TAC) est défini par l’administration des TAAF (Terres australes et antarctiques françaises) dans la zone FAO 58 (Océan Indien- Antarctique et Sud).
Ce quota est fixé à 5 100 t pour la zone Kerguelen et 700 t pour celle de Crozet pour la campagne 2008-2009. Selon un responsable d’Interpral- Ulysse, « la pêche à la légine est une ressource complètement maîtrisée en partenariat avec le Muséum d’histoire naturelle de Paris dans les eaux territoriales françaises. Il n’y a pas de surpêche, grâce, notamment à la surveillance de la Marine Nationale et aux satellites. (…) Les produits sont surgelés en mer. Il n’y a qu’une seule congélation, ce qui limite fortement les émissions de carbone. Nous sommes dans le développement durable. » En dépit d’un prix élevé (environ 30 euros/kg), la légine brille par ses vertus intrinsèques : faible cholestérol, 186 kcal pour 100 g crus et surtout 1 g d’oméga 3. Une certification MSC est en cours et devrait aboutir mi- 2009. La raréfaction du cabillaud et du turbot laisse envisager des prévisions optimistes pour la légine pour 2009-2010. Le filet de légine présenté sous- vide en portion de 700/800 g devrait être distribué par Metro dès la mi- novembre pour un prix d’environ 30/35 euros. La grande distribution, pour l’instant marginale dans ce secteur en raison des prix élevés, s’intéresse de près au dossier légine, et pourrait franchir le pas dans les prochains mois.