Ubifrance soumis à des objectifs plus qualitatifs
À partir de 2012, plus d’une entreprise cliente d’Ubifrance sur trois devra générer un véritable courant d’affaires à l’export. Tel est l’objectif que vient de fixer l’État à l’Agence française pour le développement international des entreprises.
En 2011, le commerce extérieur de la France devrait atteindre le déficit record de 75 milliards d’euros, a estimé Pierre Lellouche, secrétaire d’État au Commerce extérieur, mercredi 14 septembre devant les directeurs pays d’Ubifrance. Une situation très critique qui pourrait l’être encore plus si l’agroalimentaire n’avait pas fortement redressé la barre, voyant son excédent passer de 3,752 milliards d’euros sur les sept premiers mois de l’année 2010 à 6,187 milliards d’euros sur la même période en 2011, soit une progression de 65 %. Une amélioration du commerce extérieur ne passera que par un accroissement de la compétitivité industrielle de la France, estime le gouvernement qui dans l’immédiat cherche à parfaire l’accompagnement des entreprises à l’export. Le soutien public aux entreprises exportatrices avait été critiqué dans un rapport de la Cour des comptes, publié en février 2011.
Le nouveau contrat d’objectifs et de performance (COP) d’Ubifrance pour la période 2012-2014, signé le 14 septembre dernier, tente de corriger le tir. Pour les trois prochaines années, l’agence conserve comme objectif d’accompagner 20 000 entreprises à l’étranger, chiffre déjà atteint en 2011. Mais le nouveau contrat fixe aussi des « objectifs plus qualitatifs » selon les propos de Pierre Lellouche. « Il s’agit maintenant d’être plus attentif aux retombées commerciales des prestations d’Ubifrance », a-t-il déclaré aux dirigeants de l’agence qui devront faire en sorte « que plus d’une entreprise cliente sur trois transforme l’essai et génère un véritable courant d’affaires à l’issue de la prestation Ubifrance ».
D’autres mesures aux Assises de l’export
Cette mesure intervient après la clarification du rôle des partenaires de l’export, lors de la signature de la charte nationale de l’export, le 12 juillet dernier. Répondant aux critiques de la Cour des comptes, cette charte vise ainsi à obliger les acteurs de la politique de l’export (aussi bien régionaux que nationaux) à « travailler en réseau ». Cette charte fixe également au réseau consulaire comme objectif de détecter les PME et ETI* « ayant un potentiel à l’export insuffisamment exploité, pour les orienter vers Ubifrance et le programme France Export ». Le rapport de la Cour des comptes avait pointé du doigt les risques d’un soutien trop fort aux primo-exportateurs. Une telle politique « est risquée, car elle pourrait conduire des entreprises dont la structure financière est insuffisante pour exporter à démarcher des contrats susceptibles de menacer la pérennité même de leur activité en cas d’échec », avait souligné l’institution.
D’autres annonces concernant l’export devraient être faites dans les prochaines semaines. « Je travaille sur de nouvelles mesures d’optimisation de notre dispositif de soutien à l’export que j’annoncerai lors des prochaines Assises nationales de l’export (le 11 octobre) », a déclaré Pierre Lellouche. Plus de 2 000 PME sont attendues pour cet évènement qui sera décliné en région dans les prochains mois.
* ETI : entreprises de taille intermédiaire (de 250 à 5 000 salariés).