TVA à 5,5% : la loi ne passe pas, les restaurateurs manifestent
Hier matin, l'ambassade d'Allemagne a reçu une délégation de l'Union des Métiers et Industries de l'Hôtellerie. L'ensemble des troupes de l'UMIH, venues en masse, n'avait qu'un vœu à la bouche. Mais il ne concernait pas la bonne année. Il était plutôt question de l'harmonisation du taux européen de TVA à 5,5% pour la restauration, une mesure toujours refusée par l'Allemagne. Notre voisin d'outre-Rhin provoque, avec trois autres pays, le blocage de la question à l'échelle européenne, qui doit faire l'objet d'un vote unanime pour être appliquée. Dans cette optique, M. Daguin, président de l'UMIH, tentait de faire valoir ses vues aux représentants de l’ambassade.
Parmi ses nombreux partisans réunis devant le bâtiment (sous forte escorte policière), le mécontentement était palpable. Manuel Cartier, président de l'UPIH de Seine Saint-Denis, renvoyait dos-à-dos les Etats français et allemand. Il regrettait que la France « ne se donne pas les moyens de faire appliquer cette mesure». Quand à l'Allemagne, il ne comprenait pas sa position. « C'est un pays plus industriel, beaucoup moins dépendant du tourisme ». M. Cartier ajoutait qu'en cas de non-obtention du taux réduit, des actions seraient envisagées, une volonté partagée par les représentants de l'UMIH venus de tout le pays. Certains d'entre eux fustigeaient Jacques Chirac, qui avait fait de la réduction de la TVA une promesse électorale. À l'issue de la rencontre d'aujourd'hui, l'ambassade devrait transmettre au ministre de l'économie allemand la demande des restaurateurs. Et chez ces derniers, on croise les doigts pour que l'Allemagne cède enfin.