Aller au contenu principal

Transport : les Bretons pistent plusieurs solutions

Selon les acteurs économiques bretons, la taxe Borloo est « disproportionnée ».
Les Bretons ne sont toujours pas totalement rassurés par l’évolution du projet d’écotaxe qui doit frapper, à partir de la fin 2011, tout transport de marchandises par camions de plus 3,5 tonnes. Parallèlement, ils anticipent le renchérissement du prix du carburant.

Le 11 juin dernier, les opérateurs agricoles et agroalimentaires observaient avec satisfaction que le gouvernement avait bien « déposé un amendement [au projet de loi de mise en œuvre du Grenelle de l’environnement] voté par les députés visant à appliquer la minoration[de l’écotaxe] à l’échelle régionale, en l’occurrence aux régions les plus périphériques ». Mais le Collectif des acteurs économiques bretons attend que l’essai soit transformé en fin d’année, lorsque des aménagements législatifs viendront compléter le dispositif.

Le Collectif ne donne plus aucun chiffre ni estimation de ce que l’économie bretonne devrait verser au titre de l’écotaxe, également appelée taxe Borloo. La minoration pourrait être de 25 % pour l’ensemble de la Bretagne, alors qu’au départ elle ne devait s’appliquer qu’au seul département du Finistère, le plus à l’ouest de la Bretagne, et à la route nationale 164 qui traverse le centre de la Bretagne, d’est en ouest.

Nul doute que la détermination des acteurs économiques bretons, qui s’était manifestée le 4 février par un rassemblement aussi spectaculaire qu’inhabituel devant le péage de l’autoroute Paris-Rennes à l’entrée en Ille-et-Vilaine, a été entendue dans les ministères. Pas une fois, les opérateurs n’ont remis en cause l’objectif de l’écotaxe de réduire le poids du transport de marchandises par route vers le rail et le fluvial. Mais ils ont toujours jugé la taxe disproportionnée, parce qu’inadaptée à une économie de région périphérique, où 70 % du transport de marchandises est intrarégional, sur des parcours de moins de 400 kilomètres. Les premiers calculs estimaient que l’économie bretonne aurait dû s’acquitter de 120 millions d’euros par an, soit 12 % du produit national de la taxe, alors que la Bretagne ne pèse que 4,5 % dans le PIB français. Aujourd’hui, le Collectif des acteurs économiques attend la reprise des débats parlementaires en fin d’année et le vote définitif de la loi pour mesurer avec précision ce que représentera la taxe dans leurs comptes.

L’optimisation logistique pour objectif

Un autre nuage sombre, le prix du carburant, pourrait compliquer la bonne marche de l’économie bretonne dans les prochaines années. Si la valeur du pétrole a reflué en 2008, elle repart déjà à la hausse en cette fin de premier semestre 2009. Dans les couloirs des entreprises et interprofessions, l’optimisation de la logistique devient un enjeu majeur. L’organisation du Grenelle de l’environnement et la promesse d’une écotaxe sur les routes du transport ont accéléré les choses. Les opérateurs suivent plusieurs pistes. Les expéditeurs de légumes ajoutent, dans les camions d’expédition de choux-fleurs, une couche de palettes. La Sica Saint-Pol-de-Léon, première organisation de producteurs de légumes de France, basée dans le Finistère, envisage d’utiliser le rail pour expédier hors de Bretagne ses têtes de choux-fleurs qui, actuellement, prennent la route.

Les groupements de producteurs de porcs, eux, abandonnent progressivement le circuit de ramassage des coches qu’ils placent dans les camions de transport des porcs charcutiers. Leurs rapprochements successifs, ces dernières années, ont favorisé une meilleure planification du ramassage des animaux. Avant leur fusion intervenue en 2008, « Cooperl et Arca travaillaient à partir de six points logistiques [abattoirs], C ooperl Arc Atlantique n’en a plus que deux aujourd’hui : le pôle breton (Lamballe et Montfort-sur-Meu) et Saint-Maixent-l’Ecole, dans les Deux-Sèvres », explique le directeur de l’industrie des viandes, Jean-Michel Mauboussin. Pendant la crise, les groupements proposent les services de leurs camions pour charger des animaux plutôt que de rentrer à vide.

Les opérateurs de la nutrition animale militent d’arrache-pied pour obtenir la possibilité d’acheminer les matières premières débarquées dans les ports par des ensembles de 44 t, contre 40 t maximum de poids total autorisé roulant (tracteur et remorque de cinq essieux, lire encadré). Selon l’Association des fabricants d’aliments du bétail (Afab), en Bretagne, ce dossier avance avec le soutien de l’ensemble des conseils généraux et du conseil régional de Bretagne. Il faut faire vite. Avant même que l’écotaxe n’entre en vigueur, fin 2011, le prix du carburant sera vraisemblablement reparti à la hausse.

Les plus lus

poules pondeuses en élevage au sol
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 14 août 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

poule rousse dans un champ vu de prés
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 08 août 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

Chargement d'un camion de pomme de terre. Acheminement sur un tapis.
Pourquoi les prix des pommes de terre industrie ont-ils tant plongé cet été ?

Les volumes de pomme de terre primeurs pour l’industrie qui ne sont pas contractualisés ne trouvent actuellement pas preneurs…

une silhouette de vache laitière dans laquelle on voit le drapeau allemand
L’Allemagne a perdu 90 000 vaches laitières en un an

Le nombre de vaches laitières continue de reculer en Allemagne, quoique à un rythme un peu ralenti.

brebis en bergerie
« En trois ans, on a perdu 617 000 agneaux ! » : comment la filière ovine veut enrayer la baisse de production

Les abattages d’agneaux reculent depuis 4 ans, mais la filière croit au potentiel et pousse à travailler au cœur de chaque…

viande dans un carton
Viande bovine : pourquoi notre déficit commercial s’est réduit de 10 000 t au premier semestre 2025

Les exportations françaises de viande bovine progressent au premier semestre, malgré le manque de disponibilité et les prix…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio