Tomates : une crise pour l’été ?
La campagne de tomates souffre d’un amoncellement de production promettant des mois difficiles. Ce sujet a été au cœur des discussions du groupe européen des producteurss, réuni jeudi à Paris. « La situation est préoccupante, pour ne pas dire plus » a confirmé Pierre Diot, président de la section nationale. Des prix très bas et une dynamique de consommation en dessous des attentes normales d’un mois de mai expliquent cette situation, qui motive la rédaction d’un courrier à la Commission pour réclamer notamment le classement de la tomate en produit « sensible ». Les représentants des tomates française, espagnole, belge et néerlandaise prévoient d’effectuer une démarche collective dans ce sens, avec l’objectif de mieux protéger ce produit dans les négociations internationales. Des demandes visant à protéger les tomates européennes avaient déjà été transmises à Bruxelles il y a deux ans, sans réussite. Aujourd’hui, le groupe des producteurs va demander une modification du régime des prix d’entrée, une mesure destinée à limiter les importations en provenance des pays tiers, le Maroc étant particulièrement visé.
Pas de coef’ !
La mise en place de sanctions à la suite de contrôles révélant une fraude figure dans la liste des points à régler, tout comme une demande d’harmonisation des règlements phytosanitaires européens, ainsi que l’adhésion des pays tiers à cette réglementation pour travailler sur un pied d’égalité. « Ces démarches auront plus de poids auprès de la Commission si plusieurs pays font une demande commune » explique M. Diot. Ce travail de fond ne redressera cependant pas la situation actuelle, qui reste suspendue à un retour du beau temps et donc de la consommation. Vendues à des prix « à faire pâlir », les tomates s’apprêtent à passer des mois difficiles. Certains acteurs ne joueraient pas le jeu, comme Intermarché (certains magasins du Nord se seraient approvisionnés au Bénélux) et le salut ne viendra pas non plus du coefficient multiplicateur. Si la profession demandait son application, il pourrait pousser la distribution à privilégier les produits d’importation, moins chers.